Hier, j’ai assisté à la première et création mondiale « Les Boulingrin » à l’Opéra Comique, Paris, 2e. Un opéra-bouffe formidable! Inventif, créatif, drôle, plein de peps et de talent. Oui c’est tout. Oreilles classiques s’abstenir.
Si vous vous attendez à une musique style Hoffenbach, restez devant la télé. Il s’agit ici d’une création contemporaine, commandée par l’Etat et l’Opéra Comique. Qui dit contemporain en musique dit musique concrète, non mélodique…je ne suis pas une spécialiste. ici je dirai que la musique de Georges Aperghis, compositeur d’origine grecque, a créé un langage musical à lui. Une musique dissonante. au début on se dit, oh la…ça va pas être ça tout le spectacle (1h15)? Et si.
Mais c’est plus qu’une musique, c’est une langue, où instruments, percussions, onomatopées, voix des interprètes, décor, s’imbriquent, se prolongent les uns , les autres.
Sur le livret écrit d’après « Les Boulingrin « de Courteline, Jérôme Deschamps, directeur du lieu, a concocté une mise en scéne pétillante, fidèle à sa personnalité et à la pièce d’origine.
Un décor fait de caissons représentant des pièces de la maison des Boulingrin, où jouent les musiciens, seul le chef d’orchestre est dans la fosse. Dans l’un, un salon, années 50, avec la télé qui passe « des chiffres et des lettres »…
Mr des Rillettes, vient squatter chez les Boulingrin, petit ménage bourgeois. Le parasite pense passer des soirées douillettes et gratuites chez deux tourtereaux. Il va vite déchanter. Pris entre deux fous furieuxqui s’invectivent, se battent et le prennent à témoins de leurs engueulades maison, il va souffrir. Baffes et incendies sont au programme!
La musique discordante renforce l’idée de mésentente et détonne dans le milieu petit-bourgeois cher à Courteline où aucun des personnages n’a grâce à ses yeux.
Les interprètes, chanteurs-acteurs aussi bien que les musiciens, maîtrisent parfaitement leur partition; mention spéciale à la bonne si drôle soprano: Donatienne Michel-Dansac.
Une création moderne qui ne plaira pas à tout le monde. Gage qu’elle devienne un futur classique.
jusqu’au 18 mai 20h mais retransmis le 9 juin à 20h sur France Musique