Buggy? « Buggy, fête ses 40 ans au Ritz », annonce l’invitation. Je retiens surtout le Ritz, place Vendôme, Paris.
Allez soyons fou, faisons d’une pierre deux coups, découvrons Buggy et picolons classy.
Je m’habille, je me fais les ongles, je me déshabille, j’ai mis du vernis sur ma robe, je me rhabille, je grimpe sur des talons, je rallie l’hôtel et son célèbre bar Hemingway. La fête bat son plein (comme on dit). Champagne à gogo (comme on dit) en flutes noires. Renseignements pris auprès de la sémillante attachée de presse, Buggy est une ancienne marque de Eram. Et là ça me dit quelque chose. D’ailleurs les bottes, boots et autres croutes de cuir décorent les salons, harmonieusement placés sur des guéridons, escaliers, tableaux. Ca y est, je me rappelle. Je ne sais pas si le Ritz est idéal pour cet anniversaire, surtout que le dossier de presse déclare que la marque s’émancipe, se rebelle et fait sa crise!
Au fond du salon, une jolie soprano vocalise devant un public très divers. Clientes endimanchées, jeunes éphèbes caricaturaux du monde de la mode, en jupe longue ou pantalon à ceinture large de torero mais avec bretelles, et coiffure à demi rasée, se roulant une pelle, cadres avec veste sur les épaules (enfilée c’est nase) pendus au téléphone, je ne sais pas comment ils font, moi je n’ai pas de réseau…grosses jeunes femmes en robe à large décolleté dans le dos qui mériterait d’être portée sans soutien-gorge noir barrant le dos et fichant en l’air la ligne de la robe!
Les gambas tempura sont à tomber par terre, le champagne coule toujours à flot, le gaspacho est aussi bon que celui de la marque Alvalle. Les airs d’opéra ont fait place aux Dj’s filles et la diva en herbe à des pompoms girls excitées. Mademoiselle Buggy (la patrone de la marque, si j’ai bien suivi), lance la seconde partie de la fête, un rideau s’ouvre, parait Miss Buggy,une jeune mannequin en short et gilet court en cuir, allongée sur des coussins. On peut se faire photographier avec elle…elle est jeune, jolie, fraiche, rien à redire, si ce n’est la position allongée des plus vulgaires. Personne ne s’en offusque. Moi ça me choque.
La musique est bonne, l’atelier tatouage est cool. Il pourrait y avoir aussi un Mister Buggy. D’ailleurs, il y en a peut-être un. J’aperçois sur les talons de Mademoiselle Buggy, un, qui porte un gilet noir sur poil, avec cravate et pantalon noir.
Je ne vois pas bien le positionnement de la marque ? Et là je me souviens d’une pub d’Eram: cuir?, demandait un mec déguisé SM et l’autre répondait: cuir. Ca doit être ça, un retour aux sources des années 70!
Je zappe le gateau, sors rue Cambon alors qu’il pleut des cordes. Un invité bien pompette annone, alors que je déploie mon parapluie: « vous devriez appeler un bhv … » Je lui conseille « d’arrêter de boire » ce à quoi il me répond: » ah ben, alors… » fort à propos.
Fini le luxe, je me dirige vers le métro Concorde, à pied.
Bilan de la soirée: une robe à donner à nettoyer, une bouteille de champagne ingurgitée, 4 petits fours arrachés de haute lutte, moi éclaboussée par un bus, les peids dans l’eau. J’aurais dû piquer les boots Buggy!