A la Salle Popesco du Théâtre Marigny, un classique contemporain: L’Amant de Harold Pinter, un must.
Sarah, femme rangée en robe stricte et chic et ballerines, limite coincée, aime son mari.
Son mari, cadre costume trois pièces, aime Sarah. Tellement qu’il accepte qu’elle reçoive son amant l’après-midi. Un amant viril, brutal, santiag et veste de cuir.
Le mari, Richard, a une maitresse, enfin une « pute ». Une femme très différente de son épouse, une femme en mini robe noir verni et talons vertigineux corbeau, vibrante et sensuelle.
Mais cette existence partagée, cette dichotomie de vie, dure depuis trop longtemps. Qui du mari ou de l’amant l’emportera?
L’amant est une pièce de Pinter, l’une de ses plus lisibles. L’auteur britannique explore les rapports de ce couple complexe, où sous l’apparence d’un foyer parfait, couvent la souffrance, l’impossibilité des amants de se rejoindre sans passer par des subterfuges, des fantasmes, des peurs, des sous-entendus et des non-dits. Les répliques sont mécaniques, comme la vie réglée des époux, truffées de silences explicites qui entrainent le rire ou nous enfoncent encore plus dans le trouble des sentiments des personnages.
Léa Drucker, brulante et sexy, fragile et désespérée, Pierre Cassignard, perdu et amoureux, sont parfaits dans ce labyrinthe des corps et des coeurs. Justes, dans leurs doubles personnages qui côtoient la folie et le désespoir. Ils sont soutenus et portés par la mise en scène subtile de Didier Long. Il montre encore dans ce spectacle sa capacité de mettre en valeur tous les détours d’une oeuvre et d’un auteur au style unique. Mention spéciale au décor sobre, drôle et surprenant.
Un régal. A voir en couple.
Théâtre Marigny, salle Popesco Carré Marigny, Paris 8e réservations: 0892 222 333