Bel ami, Ô mon bel ami

 Un soir de la semaine dernière avait lieu la remise du prix littéraire Bel Ami, du même nom que l’hôtel de Saint Germain des Prés, rue Saint-Benoît.

Le nom des récipiendaires importent peu sauf pour eux. Mais pour moi, ce qui importe, c’est la faune et la flore qui fréquentent l’évènement.

Ecrivains, éditeurs sont là. Certains même se parlent. Pourtant ce sont deux catégories bien opposées. « Ah tu es là, smack, smack, je te présente ma femme. » Tout de suite, le certainement éditeur présente son épouse à l’écrivaine. Ouh la, pas de fausse note, pas de risques. Ma moitié est là, chut. D’ailleurs la moitié en question ne parle pas. Ici, elle est femme de…elle laisse les sachants savoir. « Tu participes.. . ? » « Je fais partie de la sélection mais je n’ai pas le prix. » Dit l’écrivaine, un peu gênée. « je suis venue, c’est normal. » Bien sûr, sauf qu’elle a envie d’étrangler celle qui a été choisie et celui-là qu’elle ne tenait pas à rencontrer même si elle est venue pour se montrer. « D’ailleurs je te l’ai envoyé, l’histoire d’une femme juive qui a laissé un journal magnifique.. . » « Oui je l’ai reçu. » Un temps. Puis guilleret.  «  Mais je ne l’ai pas lu. »  « Ce n’est pas grave » et elle ajoute un peu bizarrement « c’est intemporel. » Cela voudrait-il dire qu’il a tout le temps de le lire ? Sur cette réponse un peu énervée, « bon, je vais y aller, j’ai fait acte de présence, maintenant je pense que ça suffit. »

Bien. Pendant ce temps, les prix se remettent, ils remercient, ils expliquent, nous, on a chaud. On voudrait bien boire un coup, parce qu’on est venu pour ça. En général le champagne est bon. Les sponsors, enfin mécènes, (on n’est pas dans le sport), ne sont pas chien. (je ne mets pas de « s », je pense que c’est un état). « Tu vas à New-York? Chez des copains! » Quand on est écrivain maudit, on ne paye, pas, on squatte. C’est plus chic, enfin moins trivial.

Oh, une pute. Ou une fille qui n’a pas compris qu’à 20h, on ne se balade pas à moitié à poil dans un cocktail. Une robe bon marché (si j’osais, je dirais comme Galliano, « bas de gamme »), avec un dos nu qui imite celui de Mireille Darc dans le Grand Blond. Mais Mireille Drac porte ça sans y penser, alors que là la demoiselle, se gratte les fesses. Enfin, plutôt elle vérifie que le slip, si elle en a un, ne remonte  pas au-dessus de la robe, ce qui serait encore plus nul ou elle vérifie que la robe ne descende pas trop bas, ce qui serait un poil inconvenant. Au choix.

Mais le plus terrible, ce n’est pas le chignon fait par un coiffeur et qu’elle a dû payer cher mais la cravate non pas de notaire mais en strass qu’elle porte autour du cou. Le tout du plus pur mauvais goût. Il y avait aussi deux clones botoxées, 50 ans bien tapés et mini à 3 chiffres pas soldées, ainsi que des russes potelées et des petits-fours que je n’ai fait qu’entrevoir. Je suis donc rentrée chez moi légèrement grise en métro. « Tu prends le métro, ».Oui c’est direct. « Moi aussi. Mais je ne prends jamais le métro. »

Sinon, le winner is :  Biographie : Helena Rubinstein, la femme qui inventa la beauté » Michèle Fitoussi (Grasset)
Roman: Just Kids”, de Patti Smith  
Scénario : « Women are heroes » de JR 

 

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