
Valentine court, virevolte, jongle avec les rendez-vous, dévore en bonne bretonne une part de camembert sur une tartine de beurre salé et rit. Quatrième génération à se succéder au 19 rue de Tournon, la directrice dynamique n’est pas du genre à se contenter de faire perdurer le nom de son aïeul. En reprenant les rênes de la maison familiale, elle a fait entrer le cours dans le 21e siècle tout en retrouvant l’esprit de Léopold, qui l’avait créé, cent ans auparavant.
Une saga familiale
L’arrière grand-père de Valentine perd ses parents dans un accident de voiture. Confié à un orphelinat, il s’enfuit de l’internat et s’engage à Marseille dans la légion étrangère. Après trois ans d’armée, il revient en civil à Paris. L’homme qu’il est devenu, rompu à l’exercice, décide de créer un établissement autour du sport. Le vingtième siècle n’est pas encore né. Les années 1900 voient la culture du sport émerger. On commence à parler de s’entretenir, on troque la redingote pour des maillots de bain. Les plages voient les premiers baigneurs. Le corps se dénude. Léopold est dans l’air du temps. En 1930, le voilà à la tête de trois établissements et d’une fortune.
La danse fait la renommée
Après avoir consacré la rue de Tournon à la boxe et l’escrime, il lance la danse à deux qui fera sa renommée. Les fox-trot, chacha, et autre Charleston, enflamment le quartier. Le thé dansant du dimanche réunit les couples. « Beaucoup de futurs mariés se rencontrent chez nous à l’époque. » A la seconde guerre mondiale, sa belle-fille, « ma grand-mère » anime, à sa demande, la partie danse. Comme toutes les femmes de cette époque qui remplacent les hommes. Puis « ma mère, formée à l’Opéra de Paris, aidera ma grand-mère et spécialisera le cours en danse classique. » Les temps changent. L’aérobic, le modern-jazz, le hip-hop s’emparent des parquets. Le cours est moins en vogue. L’activité est plus restreinte.
Un destin parallèle à son aïeul
Valentine dont le père dirige une entreprise liée à l’imprimerie qui aimerait bien la voir travailler à ses côtés, n’échappe pas à la danse. « Dès mes 3 ans, je suis à la barre. » Sa mère souhaiterait la voir le temps venu à ses côtés. Mais le destin choisira pour elle. Son père meurt, elle a 20 ans. Fini les études. Elle rentre dans les affaires. A 23 ans elle devient maman à son tour. Pour son travail dans la grande distribution, la chef d’entreprise voyage, emmenant sa fille avec elle. Le temps passe, sa mère a des soucis de santé, comme toutes les danseuses. Valentine, la trentaine, vient travailler avec elle. Elle a envie de se poser, « d’avoir une vie professionnelle plus calme. » Ce ne sera pas le cas.
Le renouveau
En 2007, Valentine se pose les questions qui siéent à la quarantaine. « J’ai toujours tout fait avec amour et passion. Quand je me suis demandé si je devais continuer le cours. Je me suis dit qu’il me fallait trouver un chemin dans la continuité, avec l’air du temps et mes propres envies. » Elle repense à tout ce qu’elle a reçu, expérimenté. Les femmes et les hommes travaillent dur, les temps sont difficiles, « il faut un endroit au cadre luxueux où ils aient envie d’être chouchoutés, ou ils puissent se recentrer et s’épanouir ».
Le temps des travaux a sonné
Valentine rejoint Léopold par delà le siècle. Visionnaire et pionnier dans son domaine, il aimait innover. L’arrière petite-fille va, au fil des travaux, découvrir une poutrelle cachée, des matériaux de l’époque…et ressentir une vraie émotion et une réelle filiation avec son aïeul. « Je lui parle, je me demande ce qu’il penserait, il vit avec moi, j’en parle au présent. » Elle conserve le parquet, les cheminées, les glaces immenses et la barre des salles de danse. Un écrin qui ressemble aux appartements du quartier.
Le cours George n’est pas une grande structure. Son credo, c’est la proximité et prendre la personne dans sa globalité en lui apportant des services et une certaine vision du bien-être. Tout comme Léopold, elle accueille les hommes comme les femmes « friands de s’entretenir physiquement comme sur le plan beauté ». Massages, maquillage, coiffure, Pilates, Power Plate, cours individuel, amincissement…et danse à deux.
Tout est à la carte et sur-mesure. « Nous sommes dans les secrets de tout le monde, c’est pour cela que je tiens à une confidentialité totale. » Les enfants ne sont pas oubliés. Théâtre et danse sont proposés dans le même cours « pour développer le corps et l’esprit. »
Département mariage
Valentine est très fière de son département « mariage ». Elle accompagne les mariés stressés : soins du visage, massages, maquillage et coiffure du jour J ainsi que l’enseignement de la sacro-sainte valse d’ouverture du bal, moment merveilleux mais aussi délicat. Ludivine, responsable danse vous enseigne aussi salsa, charleston ou rock…à votre convenance ou selon vos possibilités. La grande jeune femme tout en jambe anime des stages où fiancés, parents, beaux-parents s’appliquent à valser en cadence…
Après un entretien individuel, Ludivine conseille la musique, adapte les pas à vos talents, à la robe choisie, quelle qu’elle soit, ainsi qu’à vos chaussures. Elle peut même créer une chorégraphie originale. Elle peaufine l’entrée et la sortie et même les changements de partenaires, histoire que l’élégance ne vous quitte pas au milieu du bal.
Si vous vous mariez loin de Paris, l’équipe peut vous suivre sur le site. Sinon, on vous donnera une fiche technique, les produits et le protocole à suivre pour que votre esthéticienne sur place ait toutes les cartes en main. « Le mariage doit être du rêve et du plaisir. »
Valentine a encore d’autres idées pour son cours et ses clients qui « s’y sentent comme chez eux. » C’est vrai qu’ils habitent à deux pas. Proximité, le maître mot de la maison.
Stages de danse 2h30 plus un cours particulier offert (135 € pour le couple). Minimum 5 heures pour la valse. Maximum 6 couples par stage. Enfants : danse et théâtre plus goûter. De 5 à 8 ans de 14h à 17h, (500 € par trimestre) Massages : rituels des 5 mondes ou cours george