Super Shuttle: en route pour l’Amérique et au delà

La lune est à ses trois-quarts, Paris ne s’éveille pas encore. Le gentil monsieur de la super shuttle : « ça roule bien, je suis en avance », certes si à 4h25 ça ne roulait pas, ça serait inquiétant. Direction le 12e, dans le van, un joli couple d’américains endormis. On passe devant l’hôtel de ville, les salles de bal sont allumées. Ben qu’est ce qui fait not’t maire, il danse à cet’ heure ?
Un piéton traverse la Concorde, il hèle désespérément un taxi qui ne le verra pas, il rentre à Levallois, mon gars, pas à pas, tu rentreras !

Je pars ce petit matin pour New York-New-York ! J’ai commandé une navette pour l’aéroport. Pratique, elle vient vous chercher chez vous, pas de valise à porter. Seul inconvénient, faire le tour de Paris pour récupérer les autres feignasses.
Rue Mongallet, siège des composants électroniques asiatiques de tout poil, nous stationnons (c’est une rue où il n’y a que des magasins d’électronique). Le chauffeur appelle. Nous stationnons. 5 mn se passent, 10 peut être moins, quand on attend…
Une petite japonaise ou autre des pays bien à l’est d’ici, arrive en courant. Sorry. L’Amérique se rendort. Direction le périph, à fond la caisse.

A cette heure là, des gens travaillent, d’autres tentent de rentrer, déchirés, fourbus et à pied. CDG 2 E assez vide ma foi et face à la porte, le comptoir Air France, KLM, Delta,  majestueusement vide.

A un guichet, une seule hôtesse et face à elle, des virons dans tous les sens.  Il y a même un monsieur en gilet orange, très sérieux qui met les virons en place suivant un plan subtile…je ris. Comment j’arrive jusqu’à la dame ? On dirait un labyrinthe des cahiers de coloriage par où la souris doit passer pour rejoindre le fromage en évitant le chat et/ ou la tapette.
Par là me dit le monsieur en gilet fluo,  je suis docilement le tracé…et j’arrive devant la dame : « je ne suis pas encore ouverte » ah…
Et puis, rajoute-t-elle, c’est par la gauche que vous devez arriver, pas par la droite. Je m’esclaffe, « faut le savoir ! »
En fait c’est exact, il y a deux sorties, l’une à sa droite, l’autre à sa gauche. Vu qu’il n’y a que elle est moi…je ne me formalise pas, je ne vais quand même pas reprendre le jeu à partir de la case départ.
J’attends à gauche. Bien sagement tout en rigolant. Une minute tapante plus tard, j’entends « c’est bon. » je re ris encore.  Puis enregistrement,…porte E41, bien, je remercie, je ressors peut-être pas par le bon chemin, mais bon.
A la porte E 41, re virons vides, une personne devant moi. Je ris et là devant nous, une flopée de casemates vides de la police.
Une bonne dizaine, et dans l’une d’elles, 6 flics hilares et rigolards de voir les péquins voyageurs, attendre bêtement qu’ils ouvrent la devanture. Et en plus ils nous regardent comme des bêtes dans un zoo mais c’est eux qui sont dans la cage, et se foutent de notre gueule.  Et que je te rigole, et que j’éclate de rire. u bout de 5 bonnes minutes, je m’aventure. « Vous désirez ? », daigne me demander un des pandores.
Ben passer. A priori je ne suis pas venue à 5 heures du matin pour regarder passer les douaniers.
« Ça n’ouvre qu’à 6 h , si vous pouvez faire passer le message. »
Je rétorque, « je pense que c’est plutôt à vous de le faire passer non ? »

Je ne suis pas auxiliaire de police. Non mais. Je renseigne tout de même mes compagnons d’infortune qui ne manquent pas d’ajouter, « ah c’est bien la France… » qui en anglais, qui en russe…
Pourquoi demander d’arriver 3 heures avant le vol alors que l’aéroport somnole ?
6h, le rouge passe au vert, passeport, passez, direction la sécurité. Et là revirons, et même plus subtile, des panneaux indiquent un choix : chemin, vert, orange, jaune ????

J’empreinte un chemin puis me ravise, voyant les gens en prendre un autre, en fait tous arrivent sinon à Rome du moins devant un tapis roulant. Du coup il y a plusieurs queues pour une machine à rayons X.
Devant moi, une mamie noire new-yorkaise apostrophe un jeune black new-yorkais qui truande tranquillement pour passer devant mamie blue.
Divergence de vue, échange de propos virulents, enfin engueulade, limite à se taper dessus, bref : « if you’re mother and your father see you », jusqu’à « you’re a sheet, ass hole… »

Les passagers alentour s’en sont mêlés pour calmer les protagonistes véhéments. Résultat, la mamie m’est passée devant.
A priori l’avion décollera avec tout le monde, personne ne devrait courir à côté, de toute façon pas longtemps !

Petit tour rituel pour le Toblerone géant traditionnel en voyage, un paquet de Mm’s et un rouge à lèvres plus tard, j’ai faim. Direction petit dej’ prohibitif, embarquement.

Décollage, film Potiche, déjeuner, éternuement, sieste ankylosée sur fauteuil étriqué, éternuement, film Inception, collation, arrivage enrhumée. Sortie, 0°. Oups, à Paris, il faisait 18°. Passage par la police, photo, empreintes électroniques. Re navette, re « on fait le tour du propriétaire » ici du west side à l’east side sans compter uptown et downtown, ça remplace le bus qui vous fait faire le tour de New York, arrivée Off Soho Suite.
Une rue plutôt glauque, style on va vous égorger au coin. La résidence-hôtel est sympa.  Au mur des photos de groupes de musique qui ont séjourné là. Si ça se trouve je vais croiser Fifty cents et Eminem. Je suis single, on me colle, comme d’habitude dans une soupente, enfin l’équivalent. Rez-de chaussée, deux pièces-cuisine qui donnent sur deux cours sans lumière. Super. Bon, ne déprimons pas, (je me parle à la première personne du pluriel, ça fait nombre) je ne devrais pas y passer trop de temps. Quoique, le rhume a l’air d’une bonne crève, j’ai déjà le nez qui coule et la gorge qui râpe. Merci à la clim’aérienne. Et comme tout rhume va durer une semaine, j’irais mieux en rentrant. Allez, je défais la valise, petite lessive, un bain. Ben comment on ferme l’évacuation ? Il y a bien une manette mais pas de bonde…tant pis, je demanderai plus tard.

Douche, courses au Whole Foods du coin, un supermarché digne des meilleurs traiteurs. Retour à la « suite ». « Sorry, I have a problem to take a bath, I can not shut the … » « show me » me répond le concierge qui ne comprend rien à mon charabia. Il entre dans la salle de bains et là je me souviens que ma petite culotte du voyage sèche accrochée aux robinets de la baignoire. Noire, la culotte avec de petits nœuds blancs. Forcément il la voit, je l’enlève en « sorry-ant ». Pas de problème me dit-il. Aucun. En fait la bonde se ferme par en-dessous. En-dessous la grille à trous. C’est futé, trop pour moi. L’essentiel c’est que je peux prendre un bain. Je remercie le concierge qui me quitte en me recommandant : « don’t put water on the floor. » ben je verrais ce que je peux faire. Ce soir je me couche tôt.

Atchoum ! Demain est un autre jour. Sniff.

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