La journée commence mal. J’ai beau m’asseoir sur la valise en propylène super légère, j’ai du mal à joindre les deux bouts de la fermeture éclair ; il est vrai que je l’ai rangé n’importe comment, et d’une, et de deux, je rapporte quelques souvenirs lourds. Pots de crème Estée Lauder, guides, jeans, livres du Guggenheim, de la Frick Collection et puis des choses.
Il fait froid et pour la première fois moche. Je fais encore une ou deux courses, des CD, un brownie de Chelsea Market, trop bon, je jette un œil à la High Line, jardin suspendu sur l’antique chemin de fer aérien et je rentre attendre à l’hôtel la super shuttle. 2h30 pm, je patiente, 2h45 pm, je m’inquiète. Je téléphone. Ah et bien, il était là à 2h35, il a vu personne, il est parti. Take a cab.
Whaaat ?
Je vocifère, j’argue de mon paiement, que j’étais là, à l’heure mais pas sur le pavement à me geler.
Hold on. C’est ça. On me passe le dispatch qui après quelques négociations, m’envoie un « cab noir ».
Cette fois, je sors sur le trottoir et j’attends le cab noir. Se présente un cab jaune au chauffeur noir qui me demande si je vais bien à JFK ? oui. En même temps ce n’est pas difficile à deviner, j’ai une valise, un sac, à mes pieds. Au moment où je mets ma valise dans le coffre (enfin il met la valise, parce que si c’est moi, je me retourne les vertèbres), arrive une limousine noire au driver blanc. Gloups. Hold on. Vérification faite, c’est bien le chauffeur de la super shuttle. Hop là sorry, c’était bien tenté mais je prends la limo.
En route pour JFK. Le temps tourne.
Le chauffeur sobre a de la bouteille, il connait les petits chemins et nous évite les encombrements de l’autoroute. Neige. Ca s’arrange. Arrivée au Départ Delta. Queue, attente, « vous n’êtes pas au bon terminal ; c’est Air France qui s’occupe de ce vol Delta. Une navette va venir vous prendre, noire et gold.
J’attends. Décidément c’est la journée. 20 minutes plus tard, elle arrive. Voilà le comptoir Air France. Forcément une masse de gens, vu que je ne suis pas franchement en avance. Vous serez au milieu il n’y a plus de couloir. Zut, je déteste.
« Posez la valise sur la balance » Et là 27 kgs. Il y a une surcharge de 4 kgs, me dit en français la jeune hôtesse. Je fatigue. Si vous voulez la vider …et je mets où les 4 kgs ? Vous avez un sac. Certes il est en papier et il y a un chapeau dedans fragile.
« C’est pour vous. Vous pouvez le faire ici. » Bien, je commence à ouvrir devant les gens qui attendent (c’est leur tour), cette valise que j’avais eu toutes les peines à boucler et que je ne voulais surtout pas ouvrir, vu que j’avais mis pyjama, petites culottes…un peu en vrac au dernier moment. Je sors le pyjama, faut bien commencer, « ah c’est les nounours sur le pyjama qui pèsent lourd, » rigole l’hôtesse, non mademoiselle ce sont des moutons ! je sors le Toblerone, les chaussures, les livres, 3kgs de perdus, mieux que Dukan. La demoiselle me fait grâce de 1kg et hop surchargé, ce que je ne voulais pas, direction le TSA. Le TSA, sert à passer toutes les valises aux rayons X. On les dépose dans un espace avec les autres et on se dit que l’on ne la reverra jamais. Après à nous de passer aux rayons, enlever même l’écharpe, c’est sûr si on avait un engin sous la soie, les pompes, …un de ces quatre je vais me déshabiller…portique ne sonne pas. Duty free, où je me surcharge d’une bouteille de Gin. En version sherpa, je me dirige vers la porte d’embarquement où nous allons attendre une heure.
L’avion décollera avec 2 heures de retard, on atterrira avec une heure de retard, c’est dire s’il a bombé (pardon, foncé). Le voyage s’est bien passé. Entre une jeune femme très sympa et une dame âgée qui va tous les ans en France. La glace s’est brisée quand elle a sorti la lingette pour nettoyer la tablette. Là on a ri.
J’ai visionné Raiponce, le Disney que je n’avais pas encore vu, mangé, bu, y compris le cognac. Ils annoncent dans le menu, champagne et digestif et ils ne le servent pas. Il faut demander. Ben on a demandé. Ce qui fait que nous étions très gaies pour la deuxième partie du voyage. Une chose, voyageurs: si vous devez enlever vos chaussures assurez-vous que les chaussettes sont propres. La fille derrière nous a embaumé l’atmosphère. Nous avons sorti les lingettes odorantes pour cacher la senteur pied5.
Arrivée à Paris, police, pas de douane, pas même une casquette, entre l’heure d’été et le décalage, j’ai un peu de mal. Re-attente super shuttle qui évidemment ne m’a pas attendue, elle.
Je suis rentrée après que nous ayons largué une chinoise de Toronto, deux hollandais et engueuler deux piétons qui traversaient sans regarder. J’ai défait la valise, lancé une machine, grignoté enfin le Toblerone et me suis endormie sur le canapé parce que ce soir je vais voir Balmer à Sceaux dans Voyage au bout de la Nuit. Ce voyage, ma donné la pêche. Enfin demain parce que là je dors. Welcome back !