En cette rentrée théâtrale, certaines pièces peuvent être zappées facile:
Fume cette cigarette, je ne cite pas l’auteur, ça lui ferait du tort. Petit théâtre des Mathurins: ni plaisant, ni déplaisant, une histoire sans grand intérêt, un jeu d’acteurs limité et une écriture pauvre. Un couple pour qui tout irait bien si elle ne fumait pas et si lui n’en faisait pas une obcession. Bref une emmerdeuse et un névrosé.
Youri, de Fabrice Melquiot au Théâtre Hébertot: on se demande bien ce que l’auteur a voulu faire. De l’absurde? De la comédie de moeurs au 36e degré? Quelques répliques très drôles quand même. Comme disaient les spectateurs en sortant: loufoque et décalé, mais bon, ça n’a aucun intérêt. Une femme en mal d’enfant ramène à la maison un ado très très bizarre, au grand dam de son mari. Anne Brochet joue la fille qui joue les idiotes, Jean-paul Rouve est fidèle à lui-même et on se demande bien ce que Didier Long, metteur en scène, est allé faire dans cette galère.
L’intrus d’Antoine Rault à la Comédie des Champs-Elysées. Le duo Claude Rich-Nicolas Vaude est formidable. Allez-y pour eux si vous ne les avez jamais vus en scène. Mais pour le reste…la mise en scène part en vrille, l’histoire du vieux homme qui va mourir et qui revient sur son passé sous la forme d’un jeune diable faustien n’amène rien, des scènes n’ont aucun intérêt. Le thème de la mort au seuil de la vie mériterait mieux comme conclusion que: j’ai peur de ce que je vais trouver après la vie. Ah ben alors…
Roméo et Juliette de Shakespeare à l’Odéon. Ou plutôt devrais-je dire d’Olivier Py. La magie que le metteur en scène sait si bien mettre dans ses créations ne fonctionne pas. Un texte revu mais pourquoi pas, un contexte changé mais pourquoi pas, une Juliette chaude comme la braise qui balade son vagueà l’âme, un Roméo et ses copains très sexe, why not? Mais il faudrait une étincelle qui ne vient pas. Et ce décor est vraiment trop moche. On sort et on se dit: bien, so what?