Plus c’est con, plus c’est con!

Dans la série, c’est in, c’est con mais c’est nouveau, j’ai nommé le dentier à porter en sautoir !
Mais pas n’importe quel dentier, celui de l’animal, car en chacun de nous est un animal qui sommeille. Du moins ses dents. J’explique :

Voilà -t-y pas que je reçois, (c’est pour faire un contraste avec ce qui suit) pas plus tard qu’hier le dossier de presse annoncé comme suit :

ENKO, nouveau studio de création Français édite un nouveau talent et lance le Bestiaire.
Le Bestiaire est le fruit de la collaboration entre la créatrice Artamonoff et le plasticien Sébastien Rien.
Le binôme a conçu et réalisé une série de bijoux en argent 925 sur la thématique de l’ossement, parti d’une démarche artistique et d’une réflexion esthétique porteuse de messages.
Les créations sont basées sur une sensibilité sociologique, quasi ancestrale des ornements primitifs universels projetés dans notre monde contemporain.

Notez bien que le plasticien se nomme « Rien », un signe qui aurait dû me mettre la puce basique à l’oreille.
Interpellé par « ossement, réflexion…porteuse de message, sociologique et primitifs » j’ouvre avec une vague appréhension le pdf du dossier de presse.

La collection se décline en quatre différents modèles réalisés en argent et moulés à partir d’authentiques ossements d’animaux : Vulpes vulpes n°1, Sus scrofa domesticus n°1, Felis silvestris catus n°1 et Cavia porcellus n°1.

Du latin, ça fait chic, scientifique, pédant et élitiste.

En travaillant spécifiquement sur les mâchoires, véritable symbole de notre singularité,

Depuis Les Experts, chacun sait que la dentition de chaque individu est unique, merci TF1

Le Bestiaire pose alors la question du respect de l’individualité animale.

Mais heureusement qu’il est là le Bestiaire : c’est vrai que fait-on du respect de l’individualité animale ? Que fait la police ?

Le Bestiaire, tant sur le message que la production, sort des sentiers battus

Pour sortir des sentiers battus, on en sort. Personnellement je préfèrerais y retourner.
en s’écartant de la profusion industrielle et ne délivrant que l’essentiel.
Ca a priori on ne va pas retrouver ces délicieux sautoirs prime sautiers au Manège à Bijoux

Felis silvestrus catus n°1 – Mâchoire de chat en argent 925 – 6 / 6 cm 710€ Cavia porcellus n°1 – Mâchoire de cochon d’Inde – 4 / 6,3 cm argent 925- 670 € Mâchoire de porcelet en argent, 760€, un collier charmant,

La démarche créative du Bestiaire est en partie influencée par de grands cinéastes visionnaires ayant développé une esthétique post-humaine, (David Cronenberg, James Cameron, Ridley Scott ou encore Shinya Tsukamoto) sur le mélange entre l’homme et la machine.

Mais où vont-ils chercher tout ça…

 Le Bestiaire n’est pas une énième collection de bijoux accessoires

Certes, la tête de mort, c’est pour les premiers communiants, nous, les post-humains, on est vachetement évolués, on porte des mâchoires de chat, de porcelet, de cochon d’inde pour accompagner notre petit col roulé cachemire Bompard.  Mais en argent, on est évolué ou on ne l’est pas. Mais pas en or, on n’est pas bling-bling, juste un peu con-con.

mais un message engagé sur le respect de l’individualité,

en portant une mâchoire en pendentif ? Drôlement mordant le message !

une approche poétique et anthropologique sur l’évolution de l’humanité.
Evolution de… ?

Je vais suggérer au directeur-conservateur du Jardin des Plantes de porter en sautoir la machoire du dipodocus de l’entrée , ça devrait le faire, voilà un message qui aurait de la gueule !