Milk magazine se veut être le magazine de la mode pour enfants. Pourquoi pas, on est dans un pays libre. Et puis il y a d’autre choix que Cyrillus ou la casquette en arrière. Mais quand je vois la couverture de ce magazine pour la rentrée, je prends peur.
On sait bien que dans la mode il est entendu que tous les mannequins défilent en faisant la gueule ou en tirant une tête de trois pieds de long. En même temps quand on crève la dalle, il n’y a pas de quoi se poiler…
Donc pour le spécial mode, la magazine de la mode enfantine a adopté l’originalité. C’est vrai pourquoi faire poser des enfants souriants, bien portants, heureux de vivre, d’aller à l’école et sapés comme des milords? C’est du dernier nul. Ils auraient dû choisir des petites afghanes, des soudanaises, des filles qui n’ont pas vraiment de quoi sourire.
En même temps quand on détaille les fringues on comprend pourquoi elles ont du mal à sourire: la mère (ou soi-disant) porte une fraise à la Henri II, très mode de la femme active actuelle, la petite fille la plus grande se tape un tailleur à la Chanel…Karl va en perdre son éventail. Et la plus jeune sur les genoux d’Henri II ou III ou IV, a enfilé (de force parce que je crois qu’à son âge c’est pas inné de porter ça) une robe taillée dans une couverture écossaise.
Et bien sûr trois blondinettes. Je n’ai rien contre mais bon les brunes ne comptent pas pour des prunes.
Je ne sais pas si vous ça vous donne envie de lire ce magazine mais moi ça me donne envie de courir dans les vagues, de se barbouiller de chocolat et de tirer la langue aux parisianistes snobinards.