La troupe du Français est excellente et peut tout jouer. Voilà qui n’est pas une nouvelle mais bon j’avais envie de le dire. A la Comédie Française, elle joue Tartuffe. Au Vieux Colombier, c’est Trahisons de Pinter. Deux pièces qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Dans l’une, les répliques sont chargées de sens quelques 350 ans plus tard. Dans l’autre, les silences sont plus forts que les mots. Elles sont toutes les deux merveilleusement portées par des comédiens qui distillent les nuances avec brio.
Personnellement Trahisons, de Pinter m’a beaucoup plu. Une belle mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia qui se sert des comédiens comme d’un stradivarius dans l’une des pièces les moins obscures de l’écrivain britannique nobelisé. La pièce est conçue à l’inverse de l’ordre chronologique. Jerry et Emma discute dans un café. Ils ont eu une liaison trois ans plus tôt. Emma était mariée à Robert, éditeur, l’un des amis de Jerry qui est agent littéraire. Jerry et Robert étaient des partenaires de squash. Scène après scène, on remonte le temps et le fil de l’histoire de ces trois protagonistes aux amours et aux trahisons croisées. Qui a aimé qui et qui a trahi qui , qui savait que l’autre le trahissait … Pas d’échanges d’insultes, de bagarres ou de scènes de ménage, pas de mot plus haut que l’autre, ou des mots comme « quand on pleure c’est que l’on croit encore au bonheur) Les vérités se font silencieuses entre gens bien élevés. . Jusqu’au 26 octobre. avec Denis Podalydès, Laurent Stocker, Léonie Simaga.
Tartuffe , un beau spectacle sans trop de prise de risque, de vision. Mais bon… le texte est là. De beaux costumes (trop beau pour celui de Dorine, parée comme sa maîtresse) une première scène un peu confuse où on comprend un mot sur quatre, un décor de miroirs. bref pas d’emballement. Jusqu’au 16 février 2015.
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