A voir vite: La Danse du Diable et Comment raconter la partie

A voir toutes affaires cessantes: deux pièces qui se terminent début décembre. Elles seront peut-être reprises mais il serait dommage de les rater. Elles valent le déplacement par le texte et le jeu des comédiens. L’une présente Philippe Caubère virevoltant, l’autre, des acteurs tout en retenue.

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 Au théâtre de l’Athénée, Philippe Caubère reprend son spectacle La Danse du Diable,  créé il y a 30 ans. Un pur régal malgré quelques longueurs qu’on lui pardonne très vite emportés et fascinés par tant de prouesse scénique.   Et quand je dis « on » , c’est toute la salle, des cinquantenaires qui ont vu la création, aussi bien que les jeunes attirés par la réputation du comédien seul en scène.

Philippe Caubère incarne Ferdinand Faure, jeune comédien au temps de de Gaulle, Gaston Defferre et des débuts de l’idole des jeunes, Johnny Hallyday. En fait, Caubère met en scène sa propre vie dont il fait en la décalant un incroyable monologue où il invite tous les personnages qui croisent sa vie et ses délires, à commencer par sa mère, sa soeur, son copain, sa prof de théâtre, l’apprenti-comédien survolté,…On rit à s’en décrocher les mâchoires. C’est indescriptible, irracontable et incroyable. Techniquement, c’est parfait. J’adore décrypter sa façon de donner à chaque personnage une attitude, un geste bien fixé que le spectateur reconnaîtra immédiatement. Le concert de Johnny au Parc Borely où l’on voit même le tourniquet d’entrée, vaut lui seul le détour et que dire de madame mère plus vraie que nature. Evidemment le temps a passé et les allusions aux personnages de l’époque fonctionnent moins sur les moins de 40 ans mais qu’importe, l’énergie emporte tout!    Jusqu’au 7 décembre

redim_proportionnel_photoAu théâtre du Rond-Point, Yasmina Reza met en scène sa dernière création: « Comment raconter la partie ». Drôle de titre? Oui et non.  En fait l’important c’est comment on raconte la partie, pas le résultat. Et là la partie est un débat littéraire dans une salle des fêtes glauque situé dans un bled improbable auquel se rend presque par hasard une écrivain primée, Nathalie Oppenheim, Zabou Breitman.
Discrète, même introvertie, l’auteure va se confronter à une journaliste star, « enfant du pays »,Dominique Reymond, muse d’écrivains, qui va se mettre sur le même plan que son invité et vouloir briller jusque dans la pédanterie. Deux autres personnages, l’organisateur-bibliothécaire, Romain Cottard, poète à ses heures, plus vrai que nature et le maire désabusé, copain d’école de la journaliste, Michel Bompoil, donneur de sujets,  complètent le tableau de cet événement où chacun essaye de jouer sa partie.

Dans les pièces de Yasmina Reza, si on rit toujours aux attitudes ou aux répliques, l’important réside dans le non-dit et les silences. Des silences pesants mais lourds de sens chez ces personnages réunis par hasard, qui ne se reverront jamais mais qui ont tout de même partagé un peu de leurs vies, de leurs détresses aussi. Si la littérature, l’univers de l’auteure, l’inspiration, le mélange fiction, autofiction, est au centre de la pièce, le plus important reste les rapports entre les gens, finement observés.
Yasmina Reza a ciselé une mise en scène sobre et précise pour ses comédiens qui font vibrer d’éloquents silences.
Jusqu’au 6 décembre. André Marcon reprend le rôle du maire jusqu’au 6 décembre.

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