Me voilà repartie dans les salles parisiennes en ce début de saison. Pour résumer, ne ratez pas: Muriel Robin et François Berléand dans Momo de Sébastien Thierry, François Morel dans Hyacinthe et Rose. Et si vous aimez avoir faussement peur, le grand guignol sympathique et les effets spéciaux, ne ratez pas La Dame Blanche! En revanche si vous aimez vous ennuyer, direction Victor.
Au théâtre de Paris, on rit, on s’esclaffe et aussi on est touché. Un homme s’incruste dans la vie d’un couple tranquille et sans enfant. Après avoir volé leurs courses dans un supermarché (décor surprenant) Muriel Robin et François Berléand, le découvre dans la chambre d’amis. Il se dit être leur fils! Point de départ toujours ubuesque dans les pièces de Sébastien Thierry. Le choc passé, les questions se posent. Comment est-ce possible? Le mari a-t-il eu une maitresse, la femme a -t-elle eu un amant?
Les répliques et les situations sont hilarantes. Robin et Berléand forment un couple crédible et irrésistible. Mais la cerise sur le gâteau est ailleurs: dans tout ce délire absurde la vraie question est simplement l’amour. De drôle la pièce se fait comédie moeurs avec une touche émouvante que Muriel Robin joue parfaitement.Laisser parler son coeur est la « morale » de l’histoire. Simpliste? Réaliste, généreux, drôle. Une pièce qui réjouit les spectateurs!
François Morel au théâtre de l’Atelier joue le spectacle qu’il a écrit, accompagné d’un musicien Antoine Sahler. Un récit plein de délicatesse, d’humour et d’amour filial. Hyacinthe et Rose sont deux grands-parents qui n’ont rien en commun, elle catho, lui coco. Ils ne sont d’accord sur rien hormis le jardin. Un jardin qui ravit le jeune curé toujours plein d’emphase dans ses sermons. Les interventions de l’homme de Dieu sont à mourir de rire. Le récit merveilleusement écrit est parsemé d’anecdotes qui parleront aux plus de 30 ans. Un petit bijou où la musique rythme le spectacle et lui sert d’écrin. Un peu de magie et de jolis sentiments soufflent dans la salle. François Morel est un comédien rare qui possède une fine et belle écriture. Un régal!
Avec La Dame Blanche au théâtre du Palais-Royal, vous allez frissonner, claquer des dents et rire aux éclats! Dès l’entrée dans le hall du théâtre, vous voilà dans l’ambiance, les ouvreurs et ouvreuses sont vêtus de hardes, genre mendiants angoissants. Dans la salle, des comédiens déguisés aux masques affreux, font sursauter les spectateurs. Attention ça va crier! Les auteurs de Dernier coup de ciseaux, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino ont concocté une pièce genre thriller grand guignol. Une dame blanche ne peut passer de l’autre côté, on lui a fait du mal ici bas. Et qui l’a tuée? Son petit ami marié qui lui a roulé dessus par accident en pleine forêt (la salle). Accessoirement il est gendarme (Arthur Jugnot). dans l’histoire les gendarmes n’ont pas inventé le fil à couper le beurre et à l’occasion pique la came pour la revendre…bref la soeur de la morte (qui lui ressemble étrangement) veut savoir la vérité. le pauvre gendarme hanté par son forfait et par sa belle décédée, commence à perdre les pédales. …
Effets spéciaux réussis (pas si simple au théâtre), participation de la salle qui ne demande que ça, … ah oui, le spectacle est aussi dans la salle. Attention à vous… C’est potache et bien fait, on ne s’ennuie pas une minute et on rit autant des situations que des répliques. La troupe des jeunes comédiens est au diapason de l’humeur de la salle bien décidée à s’amuser. Un très bon spectacle monté avec pratiquement des inconnus qui fait le plein de spectateurs, je dis bravo!! Parfait pour fêter Halloween.
En revanche si vous ne voulez pas jeter votre argent par les fenêtres, évitez Victor au théâtre Hébertot. La pièce est démodée et rien ne vient la sauver. Passez votre chemin.
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