Pour sortir, pour se changer les idées malgré tout, quelques suggestions maison. Au programme, une pièce cynique à l’humour anglais décoiffant et du cirque pour les grands et les petits.
Au théâtre de la Renaissance, Conseil de Famille avec Eva Darlan et Frédéric Bouraly (ainsi que Maud Le Guenedal et Erwan Creignou) et est un petit bijou d’humour noir. Ici les personnages sont tous des affreux. Pas un pour racheter l’autre.
Une excellente comédie qui nous change des platitudes habituelles en la matière. Le fils aîné qui fait vivre toute la famille, sa soeur déprimée, son frère artiste qui se cherche et sa mère, qui elle s’est trouvée une vie de patachon, invite la famille à dîner. Il a une idée derrière la tête: décider frère et soeur à se rallier à son idée: euthanasier leur mère dépensière …qui est en parfaite santé, bref s’en débarrasser.
Il faut dire que madame-mère n’est pas des plus maternelles. Sa fille est grosse, son aîné est vénal, son cadet est un pleurnicheur… Les répliques assassines volent bas et les vérités qui blessent se balancent à tour de bras. Céderont-ils à leur envie de faire taire « maman »? La pièce a été habilement troussée par Amanda Sthers et Morgan Spiellmaecker qui se sont lâchés sur le sujet familial… Les 4 comédiens sont excellents et la mise en scène d’Eric Cyvanyan, rythmée. C’est une comédie originale à l’humour noir british qui remplit son contrat: faire rire sur un mode décalé!
Au théâtre Michel, De l’autre côté de la route de Clément Koch , l’auteur de l’excellente pièce Sunderland.
Maaïke Jansen incarne avec brio une scientifique acariâtre qui aimerait bien mourir vite. Elle reçoit dans sa maison de retraite suisse, une journaliste qui aimerait en savoir plus sur un médicament qu’elle a mis autrefois au point pour un laboratoire. Mais la jeune femme cherche autre chose qu’une simple interview. La pièce est honnête mais convenue. Si les répliques font mouche, l’histoire ne recèle aucune surprise. On ne passe pas une mauvaise soirée mais cela s’arrête là.
Petit tour de piste avec trois cirques: J’aime bien les animaux au cirque. Je sais ce n’est pas bien… mais j’aime bien.
Le plus classe sinon le plus poétique: Au bois de Boulogne, porte de Passy, s’est installé le cirque national Alexis Gruss jusqu’au 30 mars 2016. Pas de monsieur Loyal mais un déroulé de numéros qui s’enchaînent dans une parfaite fluidité au rythme de l’orchestre live. Le fil rouge, prétexte au spectacle est la rencontre de Pégase, le cheval mythique avec Icare, qui en volant est passé trop près du soleil, faisant fondre la cire qui retenait ses ailes. Cette 42e création est née de la rencontre de la famille Gruss et de ses chevaux avec les acrobates Les Farfadais. Ces deux troupes ne pouvaient que s’entendre tant leur travail est délicat, aérien même sur la terre de la piste.
Le plus spectaculaire: Arlette Gruss
Pelouse de Reuilly: A cet endroit vous avez le choix, il y a Pinder, Phoenix et Arlette Gruss.
Un monsieur Loyal accompagné de deux clowns pour les intermèdes les plus longs, présente les artistes. Les numéros pour célébrer les 30 ans du cirque sont remarquables. Après des images de la fondatrice Arlette Gruss, le spectacle commence par une envolée de perroquets chatoyants étonnants. Du trapèze, des chevaux, des éléphants (ça sent fort l’éléphant), un magnifique « homme-araignée » , Alex Michael Campos marche à l’envers à quelques mètres du sol, impressionnant! Le passage de l’homme laser qui joue avec les lumières laser est intéressant mais laisse un peu perplexe sur sa présence dans un cirque…J’ai préféré la troupe des fauves de Emmanuel Farina, petit bonhomme rondouillard qui mène ses lions et tigres de main de maître du dressage. Il les embrasse, leur tire la queue, les prend dans les bras et réciproquement. Incroyable. Il y a deux numéros de gymnastes, fabuleux: le duo Street Workout et des athlètes dont j’ai oublié le nom, pardon, qui en plus d’être beaux à regarder, prennent des positions défiant les lois de l’apesanteur. Des gymnastes magnifiques.
Mais le clou du spectacle, le plus spectaculaire revient aux sud-américains, les FMX riders. Je les ai déjà vus au cirque d’hiver où ils présentaient un numéros de motos déjà dément. Mais là c’est époustouflant! Globe of speed présente d’abord trois motards et leurs machines dans une sphère grillagée assurée par des câbles. Et dans ce globe, les motos se mettent à tourner, se croiser, monter, descendre. Déjà c’est pas mal. Puis arrivent de l’extérieur, une, puis, deux et enfin trois motos qui sautent par-dessus la globe et la piste puis rentrent dans la sphère et rebelotte, ils tournent à l’intérieur… puis de nouveau trois autres et idem, ils rejoignent leurs camarades motards dans cette terre de ferraille. Si l’un se désunit, c’est la catastrophe. L’un est tombé, coinçant sa moto dans les croisillons. Il n’a pas pu repartir. Mais les autres ont continué. Impressionnant. On n’en croit pas ses yeux tellement c’est fabuleux. Une performance.
Pour finir, les clowns m’ont fait rire! Mais si , avec des numéros assez simples mais sympathiques: mini-moto, trombone en tuyau, …Un spectacle à la fois traditionnel et plein de performances.
Le plus clinquant: Pinder : pas de musique live. Ici aussi monsieur Loyal annonce les numéros. Le show commence par des chameaux (avec deux bosses) chevaux, zèbres et ânes. J’ai beaucoup aimé François Borie qui jongle à la vitesse de la lumière. De la voltige, des acrobates, nous donnent de très beaux numéros. La prestation de Sophie Edelstein nous permet de suivre les apparitions et disparitions d’éphèbes à vitesse grand V: mais comment fait-elle….Le plus impressionnant: les 12 lions blancs de Frédéric Edelstein qui les fait se coucher sur lui. Autre numéro bluffant: Giacomo Jaster avec son arbalète qui est d’une précision incroyable même quand la cible, Eléna, tourne accrochée à un panneau. Le clown ne m’a pas fait rire…
On passe un bon moment mais ce n’est pas mon préféré.