Au théâtre Fontaine, il se dit que la pièce est complètement barrée et drôle. Je dirais plus hystérique, bruyante et assez drôle. Pas la comédie de l’année mais bon, ça passe.
Ce soir c’est l’anniversaire de mariage de Charly et Myra. Les premiers invités arrivent, son avocat (Alain Bouzigues) et sa femme (Marie Montoya), elle aussi avocate. Seulement voilà, pas de domestiques, le dîner est loin d’être prêt et à l’étage, Charly couvert de sang, est inanimé. Problème pour l’avocat: Charly est adjoint au maire de New-York alors il faut que l’affaire ne s’ébruite pas. S’il a essayé de se suicider, la police va l’embarquer. Le suicide est un délit. Si sa femme lui a tiré dessus, c’est le scandale. D’où la panique de l’avocat qui va essayer de cacher aux invités qui se succèdent la vraie raison de l’absence des hôtes, surtout que la vraie raison il ne la connait pas, Charly n’ayant rien dit avant de s’endormir. D’où des tonnes d’explications sans queue ni tête aux amis qui eux aussi sont bien névrosés… Le tout part dans une hystérie collective à coups de portes qui claquent, de montée et de descente d’escalier, de parler rapide… ça court, ça court…
Si les 10 comédiens donnent de leur personne pour être à la hauteur du rythme effréné de la pièce de Neil Simon, auteur reconnu d’excellentes comédies, Marie Montoya tire son épingle du jeu. Elle est hilarante dans la finesse et la nuance en femme dépassée par les événements.
Du mercredi au vendredi 20h30, samedi 18h et 21h
Aux Bouffes Parisiens, Stéphane Plaza (oui l’agent immobilier !) nous amuse avec Le Fusible. Bien entouré de comédiens expérimentés et talentueux, l’animateur tient la route dans un boulevard classique aux répliques savoureuses, malgré quelques baisses de tension.
Paul est sur le point de vendre son affaire à une russe sexy mais dangereuse, de quitter Valérie, sa femme et de partir à Bali avec Valérie II (comme Jean-Paul II), sa maitresse qui est aussi son avocate. Mais un court-circuit va provoquer l’explosion du four projetant Paul dans l’amnésie et nous dans la troisième dimension des quiproquos. Michel, son fidèle ami et associé mais aussi boulet patenté, va l’aider ou… l’enfoncer dans la reconquête de sa femme.
Soyons franc, Le Fusible n’est pas aussi réussie que « Hier est un autre jour » la première pièce de Sylvain Meyniac qui a fait un triomphe avec Daniel Russo (reprise au Palace en ce moment).
Quelques petites baisses de régime dans l’histoire, qui n’altèrent pas l’ensemble. Le rythme de la troupe et la mise en scène enlevée d’Arthur Jugnot, font qu’on ne débranche pas trop.
Stéphane Plaza est globalement juste, appliqué et dans le rythme. Il forme avec Arnaud Gidoin, lunaire à souhait, un duo style clown blanc et Auguste très réussi. Filles ultra- sexy et drôles(Gaëlle Gauthier, Juliette Meyniac, Irina Ninova), extravagances (Arnaud Gidoin en roi lion vaut le détour ainsi que le médecin complètement déjanté, Philippe Dusseau), trouvailles et bonnes répliques nous font passer un excellent moment. Et c’est déjà pas mal !
Du mercredi au samedi 21h et samedi 16h30, dimanche 15h
Le 8 mars, représentation exceptionnelle pour la Journée de la Femme et tarif spécial pour toutes les « Valérie » sur le site du théâtre et par téléphone 01 42 96 92 42
A 19h Jean Piat joue Pièces d’identité, un spectacle où le comédien de 91 ans raconte sa carrière placée sous une bonne étoile. Il ponctue son récit en disant des textes qui ont marqué son parcours à l’école, au Conservatoire, à la Comédie Française, au boulevard… Le spectacle se déroule comme une conversation agréable entre le comédien élégant et les spectateurs acquis qui le connaissent bien, tout autant que les époques qu’il évoque. Un moment entre parenthèse pour un comédien qu’on a plaisir à entendre. Jusqu’au 30 avril