Au Petit Montparnasse, Le Dernier Baiser de Mozart nous plonge dans l’intimité de Mozart, après sa mort. Bien écrite et originale, elle est portée par de bons interprètes. On passe un excellent moment à pièce qui a du charme
Mozart vient de mourir, Constance son épouse, femme de tête, cherche par tous les moyens à trouver de quoi subsister pour elle et ses deux fils survivants. L’argent manque. Elle n’est pas une jeune femme insouciante et innocente, elle a le sens des priorités et aussi la clairvoyance qu’elle est la dépositaire des œuvres de son génie de mari. Un ami, compositeur et admirateur sans limite de Mozart, lui rend visite. Il l’aime. Elle a été sa maîtresse.. Mais ce qui l’intéresse, aujourd’hui, c’est qui terminera le Requiem qui lui permettrait de la mettre à l’abri du besoin pour quelques temps.
Franz-Xaver, amoureux transi, souffre-douleur des époux Mozart, est aussi fasciné par le mari qu’il est énamouré de la femme. Il est bien conscient d’être le jouet de Constance mais il n’arrive pas à se libérer de son emprise. Qui finira le requiem, qui aidera Constance sans qu’elle ne donne rien si ce n’est le privilège de prendre la plume du compositeur pour se fondre dans ses notes.
La pièce est une joute verbale entre les deux personnages. Manipulatrice, moqueuse, perdue, rieuse, la dame est complexe et joue sur plusieurs notes. c’est un joli rôle de femme pour Delphine Depardieu. Elle y est excellente.Tout est dans les mots élégants de l’auteur qui nous emmène dans l’intimité du grand homme à travers les mots des personnages. Même si c’est Constance qu’on découvre, qu’il est dur mais aussi exaltant de vivre à côté d’un génie!
Guillaume Marquet joue les dindons de la farce avec conviction. Au début, déférent, puis amoureux, rebelle et enfin docile, il renonce à soumettre Constance.
On croit aux dialogues faits de piques, de souvenirs et de vérités à peine avouées. Le décor nous plonge dans l’ambiance du 18e siècle rideau damassé, fauteuils de style, poêle en céramique , clavecin. Ni trop ni trop peu.
Quand la lumière descend, que la musique du requiem inachevé retentit, personne n’applaudit encore. Impossible de faire du bruit sur une telle musique. On ne peut qu’écouter. Et c’est Mozart qui gagne à la fin.
Le dernier baiser de Mozart de Alain Teulié Petit Montparnasse avec Delphine Depardieu et Guillaume Marquet, mise en scène Raphaëlle Cambray