Je suis allée voir la pièce de théâtre Peau de Vache au théâtre Antoine. Je pensais m’amuser mais je me suis ennuyée. Pas tout le temps mais bon ce n’est pas ce que j’attendais d’une pièce du tandem Barillet et Grédy et qui a fait ses preuves avec Sophie Desmarets. Cela vient plutôt d’une mise en scène qui appuie (pour ne pas dire enfonce à coups de marteau) les effets. Dommage… et de Chantal Ladesou, qui ne semble pas très à l’aise, en fait des tonnes dans ses répliques à tel point que j’ai cru être devenue dure d’oreille. Ce n’est pas parce qu’une pièce fonctionne avec une actrice qu’il faut la mettre à toutes les sauces et en faire une vache à lait!
Marion est une peau de vache. Elle se dispute avec tout le monde: voisin, véto, amis… bref elle fait le vide autour d’elle. C’est comme ça, c’est dans sa nature, elle ne peut s’empêcher de dire ce qu’elle pense et ce qu’elle pense est toujours vachard. Voilà qui arrange bien son mari Alexis, violoncelliste de renom et accessoirement tombeur de ces dames. Elle protège sa tranquillité par ses coups de gueule.
Seulement voilà, elle laisse entrer dans la bergerie une jeune journaliste qui prendrait bien sa place. Mais on n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace…
Michel Fau aime à reprendre de « vieilles pièces » à succès, à les immerger dans l’époque de création et à les balancer toute repeinte de kitsch au XXIe siècle. En général ça marche. Mais là la sauce ne prend pas. Et je ne crois pas que ce soit à cause de la pièce. Les répliques sont toujours bonnes mais le problème c’est qu’on ne les comprend pas. Chantal Ladesou femme charmante par ailleurs, en fait tellement avec son phrasé si particulier qu’on n’y comprend que pouic (- pouic, bien sur). Et je n’étais pas la seule à râler. (cf les voisins d’à côté et ceux de derrière)
Le drôle c’est que ça s’arrange en fin de pièce. Elle redevient plus naturelle et d’un coup, le texte reprend ses droits. Mais c’est un peu tard. On a décroché depuis un bon moment.
Anne Bouvier en jeune femme coincée puis délurée assure le job. Grégoire Bonnet en fait le minimum. Vous me direz ça fait une moyenne et bien pas forcément…
Les musiques d’entre actes sont sympas mais pour une soirée réussie, c’est un peu court jeune homme!
Courez plutôt au Palais Royal applaudir la troupe d’Edmond c’est formidable!