Alexis Moncorgé est un jeune homme séduisant. Et la jeunesse a une force: la fougue, l’enthousiasme, la foi de renverser les montagnes. Le comédien et adaptateur d’Amok, nouvelle de Stefan Zweig, a tout cela et du talent à revendre.
Sur la scène du théâtre de Poche, il capte le public, le prend et ne le lâche plus. Il mérite amplement le Molière de la révélation masculine 2016. Il reste 18 représentations à Paris, courrez!
Est-ce que s’appeler Alexis donne du talent? C’est à se demander quand on voit la jeune génération du spectacle vivant comme Alexis Michalik et Alexis Moncorgé, créer des spectacles magnifiques. Et on se fiche un peu qu’il soit le petit-fils de Jean Gabin, il est lui! Alexis Moncorgé fasciné par Amok livre une adaptation à la fois très littéraire et aussi vivante. Il ne s’agit pas d’un monologue ennuyeux mais d’un spectacle.
Le comédien incarne un médecin qui nous raconte sa descente aux enfers, sa folie l’amok, après sa rencontre avec une femme qui le méprise, dans l’ambiance moite de la Malaisie. Alexis bouge, court, s’effondre, se bat, se relève… On ne s’ennuie pas une seconde, on le suit pas à pas. Il incarne ses personnages et se donne aussi physiquement. C’est un régal.
La mise en scène sobre de Caroline Darnay est au service du texte, elle l’enveloppe, le porte, le met en situation, grâce aux lumières et quelques effets de voiles qui suffisent à préciser les lieux.
Crédits photographes Christophe Brachet et Julien Jovelin
A la fin du spectacle, Alexis Moncorgé remercie avec humilité les spectateurs de lui avoir donné la réplique. Et si les jeunes spectatrices ont les yeux qui brillent en l’applaudissant, ce que les spectateurs retiennent, c’est son feu intérieur et sa lumière.
Ce serait bien que les grands théâtres (en places) lui prête leur scènes, gageons que dans peu de temps, il remplira leur salles.
Rendez-vous en janvier au théâtre du Ranelagh pour l’Aigle à deux têtes de Cocteau, la nouvelle création de sa compagnie.