Pièces suite: j’aime un peu, …., pas du tout

Dans la série « mais qui n’a pas lu la pièce avant de la mettre à l’affiche? » je demande Bankable!
Mes consoeurs et confrères qui ont vu la dernière pièce de Francis Veber (ce qui n’est pas mon cas), en ont déduit que manifestement personne, ni le directeur du théâtre ni le metteur en scène n’avait du lire la pièce ou en tous les cas, pas demandé à l’auteur de revoir sa copie…
14829213209732_photo_hd_31662Je dirais de même pour Bankable au théâtre Montparnasse où les acteurs sortent les rames pour tirer un sourire aux spectateurs les plus enthousiastes. Calme plat à l’horizon: Il n’y a rien: pas d’histoire, pas de trame, pas d’argument, encore moins de message (on ne le demandait pas mais on ne sait jamais), pas de bonnes répliques (je suis méchante il y a bien une ou deux vannes surprises) mais des clichés sur l’univers impitoyables du cinéma.
Dès de départ, on se dit: ça ne prend pas. Première réplique qui devrait faire rire, et pas un éclat de rire… on pense « ça va être long. »
bankable-j-stey-web-9631L’histoire (enfin le début): un scénariste hypocondriaque, et qui a envie d’écrire un roman (soi-disant plus prestigieux qu’un scénario)  écrit et réécrit un film selon le bon vouloir de deux producteurs, un américain et un français qui ne sont jamais sûrs de faire le film, la vedette choisie n’étant pas assez bankable. La vedette, égocentrique (comme il se doit, homme + acteur), envahissant et énervant, sur le déclin, doute. Mais que va-t-il se passer?  Le suspens est à son comble.
Ni satire, ni méchanceté, ni cynisme, ni bluette, rien de chez rien. On se serait contenté d’une comédie sympathique et rigolote d’autant plus que les comédiens ne déméritent pas et que le décor est digne d’une pièce d’auteur du théâtre public.
bankable-j-stey-web-9431-1En fond scène est projeté une vue évoquant le lieu (mer démontée, arbres, ciel…) Grand plateau nu, un peu désincarné, où se succèdent à la vitesse de la lumière, des fauteuils et des transats, des chaises, un lit…selon les scènes. L’avantage c’est qu’on peut choisir sa déco d’extérieur…l’inconvénient c’est que le temps de mise en place devient presque supérieur au temps de parole…
Les scènes se multiplient et on perd (si on n’avait pas déjà lâché) l’envie de savoir ce qui va se passer…de toute façon il ne se passe rien de bien passionnant. Tout cela est de la poudre aux yeux pour cacher la misère du texte.
Le soir où je suis venue, Daniel Colas, metteur en scène de la pièce, se mêlait aux spectateurs, mine de rien, histoire de savoir ce qu’ils pensaient, une fois le rideau tombé. Je me demande bien  pourquoi, parce que la différence entre des applaudissements polis et un vrai succès, ça se sent tout de suite!
Bref, si vous avez envie de rire sans prise de tête mais de rire quand même dans la veine « pièce sur le cinéma », choisissez Silence on tourne, vous ne serez pas déçus!.
Dans la série, déception, je demande « L’amante anglaise » de Duras au Lucernaire. 
lamante-anglaiseLe texte de Marguerite Duras (inspiré d’une histoire vraie) sur cette femme qui a tué sa cousine puis l’a dépecée avant de jeter les morceaux au gré des trains qui passent, est passionnant. Pourquoi a t-elle fait cela, se demande un policier et où se trouve la tête? Il enquête avec le mari d’abord puis en interrogeant la femme. Je n’ai pas beaucoup aimé le jeu du policier un peu plaqué et l’ensemble m’a laissé sur ma faim. Comme quelque chose de ne pas abouti. Judith Magre, que j’aime beaucoup, a un phrasé décalé qui peut convenir à cette femme fantasque, mais qui donne un sentiment répétitif à ses répliques.
J’avais peut-être trop en tête Ludmila Michaël dans une précédente version. Il reste le texte de Duras à relire.

3 réponses à “Pièces suite: j’aime un peu, …., pas du tout

  1. Tout à fait d’accord. Le souvenir de Ludmilla Mikaël et d’André Wilms est indélibile. J’ai été entrainée à voir cette nouvelle version par une amie qui d’ailleurs ne l’a pas appréciée. Pourtant les comédiens ne déméritent pas mais cette pièce est injouable sans qu’il y ait au moins une évocation de décor. Bravo en tout cas pour ton oeil critique.

  2. Merci de corriger le message je voulais écrire bravo pour ton oeil critique et WordPress est allé trop vite …

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