Les français et la victoire : pas faits du même bois

Fan de tennis, j’ai suivi avec passion le tournoi de Roland Garros et assisté dimanche à la victoire sans partage de Nadal. Ou plutôt à sa 10e victoire, fait unique dans l’histoire.
Lundi, je lis 20 Minutes et est-ce pour faire original, le titre est : La dernière bataille Nadal ?

Déjà, je m’interroge : y-a-t-il une erreur dans le titre ? Manquerait-il un « de » ? Ou les batailles ont-elles toutes pour nom Nadal ? Ce qui expliquerait qu’il en gagne autant contrairement aux français qui renoncent aux batailles avant même de les avoir engagées.  Je pense qu’on manquait de place…

Je lis le sujet et suis un peu surprise : en deux mots, l’auteur se dit que 10 victoires, c’est un chiffre parfait et qu’après cet exploit exceptionnel, le majorquin n’a plus qu’à s’arrêter… une vision bien française des compétitions sportives. Une façon de voir qui explique bien la mentalité pas suffisamment  motivée des tennismen français. Un jour Mac Enroe avait dit pour expliquer le peu de réussite des joueurs français en Grand Chelem : Ils n’ont pas à se battre. Dès qu’ils font un bon score, ils ont un sponsor, des contrats de pub… alors qu’aux Etats-Unis, on est nombreux alors il faut se faire remarquer, jouer des coudes pour sortir du lot.
Bref ils n’ont pas la volonté, la gagne, … je ne suis bien évidement pas à leur place. Je l’admets !
Revenons à notre article :
Et l’auteur nous énumérant les raisons qu’aurait Nadal de s’arrêter là :

D’abord 10 est « symbole de perfection : 10 sur 10, copie parfaite, félicitations du conseil de classe »
ben , effectivement pour un sportif qui par définition est nul en classe, ça peut être une raison impérative…

Seconde raison absolument imparable : « C’et aussi un chiffre plus facile à mémoriser »… ET de continuer, en écrivant que s’il en gagne deux de plus, on se demanderait toujours « il en a gagné 12 ou 13, déjà Nadal ? »
Je précise à l’auteur que le chiffre 12 pourrait évoquer, la douzaine et que du coup c’est assez facile à retenir. Je dis ça, je sis une ménagère, alors forcément ça me parle…mais pour un journaliste sportif,  12, ce n’est ni du rugby, ni du foot, bref rien de connu. 13, c’est aussi évocateur, me semble-t-il ? Chiffre porte-bonheur ou malheur, là en l’occurrence, ça porte bonheur.

L’auteur, ensuite, s’inquiète de l’émotion que pourrait encore trouver Nadal dans sa onzième ou même douzième victoire ? Et bien, bizarrement, je pense qu’on le retrouverait encore allongé sur la terre du Central les bras en croix, embrassant le trophée. Moi je dis ça, je dis rien.

Ah oui, il est écrit : « Trouvera-t-il , après sa décima, la même vacuité dégagé (é, personnellement je crois que vacuité bien qu’il n’y ait pas de « e » à vacuité, s’accorde au féminin et que donc dégagé prend un « e ») par les undecima et duodecima du Real Madrid…
L’auteur compare ces hypothétiques onzième et douzième victoires aux 11e et 12e victoires du Real Madrid en ligue des Champions. Je n’ai pas bien vu où était la vacuité quand on voit le délire des supporters du Real… Et il est vrai que les clubs français ne risquent pas d’être envahis par la vacuitéééé, vu qu’ils n’ont jamais remporté la coupe.

Et de continuer, en disant « on a tellement attendu le cap des 10, (« on » c’est qui ? les gens en général, l’auteur qui en connait un rayon sur le sujet ? les champions ? ) que celles qui suivent perdent en valeur émotionnelle »… « c’est à se demander  si cela vaudra le coup de souffrir autant pour gratter de nouveaux Roland Garros ».  « Gratter » moi je dirais plutôt « inscrire au palmarès » ou simplement « gagner ».
Seulement la seule chose que l’auteur oublie c’est que l’état d’esprit d’un champion n’est pas celui d’un français ni même d’un sportif, ni même d’un sportif français, c’est celui d’un gagnant, d’un vainqueur qui ne pense qu’à ça, gagner, un point, un jeu, un set, un match, un open, puis deux, puis 10 tant que la passion, l’envie et le plaisir de jouer sera là. Pourquoi les français ne gagnent pas ? Pas parce qu’ils ne sont pas bons mais parce qu’ils n’ont pas la niaque, l’envie, la volonté de bosser assez et sur le long terme, pour en gagner un puis deux, puis 10. Pour cela il faut être exceptionnel.

Et oui Nadal a souffert et suer pour revenir à son meilleur niveau, je ne crois pas que c’est pour avoir un 10e titre, c’est pour gagner un titre. Comme a dit Toni Nadal, « Je suis surtout content parce qu’il a gagné un nouveau tournoi du Grand Chelem. …ça veut dire qu’il est redevenu le meilleur joueur du monde sur terre battue. » Voilà tout simplement, il veut être le meilleur. Et ça c’est la seule et unique motivation. Une motivation qu’il faut croire les joueurs français n’ont pas et les journalistes non plus !

 

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