J’ai commencé ma saison théâtrale avec un spectacle sans tambour ni trompette, sans vedettes mais pas sans originalité: Les Vibrants de Aïda ASGHARZADEH.
Il fait partie des nombreux spectacles générés par la commémoration de la guerre de 14 qui nous ont permis d’évoquer le calvaire et le courage des combattants d’il y a 100 ans. Joué au festival d’Avignon avec succès, la pièce se joue au Studio des Champs-Elysées. Une jolie écriture et une histoire poignante où le théâtre avec un grand T permet à une « gueule cassée » de la Grande Guerre de renouer avec l’envie de vivre grâce à la grande Sarah Bernhardt,
Eugène part à la guerre, amoureux d’une jolie comédienne: Blanche. Blessé par un éclat d’obus dans les tranchées, il se retrouve, la moitié du visage emporté, au Val de Grâce au milieu de ses camarades mutilés où une jeune infirmière s’occupe de lui. Son visage est partiellement reconstruit mais il subsiste un trou à la place du nez. La visite de Sarah Bernhardt aux blessés, va changer sa vie. 
L’énergique tragédienne lui propose de devenir Cyrano dans un spectacle destiné aux combattants. Son jeu fait un triomphe. Toujours amoureux de sa jolie comédienne, Eugène se met en tête de reconquérir sa belle sans se dévoiler, en échangeant des lettres, croit-il, avec elle. Voilà que l’histoire de Cyrano devient réalité…
L’auteur mêle habilement l’intrigue de Rostand à l’histoire d’Eugène sans occulter les souffrances morales et physiques de son héros. La mise en scène joue avec les voilages des grandes salles d’hôpitaux, pour diviser les lieux et les espaces. Les comédiens donnent de l’énergie et de l’épaisseur à leurs personnages.
Ce spectacle est original dans l’écriture et la réalisation. Il a le mérite de nous plonger dans un univers qu’on ne peut et on ne doit pas oublier.
Un bémol: il faudrait peut-être moins de cris pour toucher plus en profondeur le spectateur.
Parisienne à Paris - Choses vues à Paris 