Dans la série « on peut s’en passer, mais si on veut vraiment y aller, on est libre », vous pouvez éviter « La Vraie Vie » au théâtre Edouard VII et Marco polo et l’hirondelle du Khan au théâtre La Bruyère.
Au théâtre Edouard VII, malgré de très bons acteurs, Guillaume de Tonquédec et Léa Drucker en tête, la pièce ne prend pas. Si on rit de temps en temps, on s’ennuie aussi par moment.
Pierre est dans tous ses états, il reçoit son ancien prof de philo, Maxime, la figure de proue de son existence, un homme qui a compté dans sa construction de jeune homme. Alors il fait tout pour correspondre à l’image qu’il croit que son professeur a de lui. Il tente même de cacher son épouse, Florence, femme en mal d’enfant,revenue inopinément, bouleversée par un événement inattendu. Inattendue, elle aussi, c’est la mère de Pierre qui débarque, perdue dans son monde, qui a une vérité à révéler…que Pierre n’a pas tellement envie d’entendre. Le prof, Maxime, arrive accompagné d’une jeune femme enceinte. es-elle sa petite amie? Pierre va tomber de haut, Maxime n’est pas forcément l’homme qu’il avait mis sur un piédestal. Bref, chaque personnage a une autre vérité que celle qu’il veut montrer.
Rien à redire sur le jeu ou la mise en scène alerte de Bernard Murat (qui joue également Maxime). J’ai eu l’impression que l’auteur, Fabrice Roger-Lacan, avait une idée en tête et créé ses personnages de toute pièce sans réelle épaisseur. La pièce est bavarde et même . J’ai décroché quand le professeur et Florence débattent des gênes… passage sans aucun intérêt. On se demande bien ce que ça vient faire là, c’est artificiel et verbeux. Dommage, Fabrice Roger-Lacan ne nous a pas montré sa meilleure facette!
Du côté du théâtre La Bruyère, si l’année dernière Eric Bouvron a cartonné avec Les Cavaliers d’après Joseph Kessel (Molière du Théâtre Privé), sa dernière oeuvre , Marco Polo et l’hirondelle du Khan, qu’il met aussi en scène, ne m’a pas convaincue.
J’adore Marco Polo. c’est un livre que j’ai lu et relu. J’attendais sûrement beaucoup de la pièce qui imagine une première rencontre entre Marco Polo et le redoutable Koubilaï Khan, petit-fils de Gengis Khan. Le jeune Marco plait à l’empereur qui lui confie des missions importantes. Mais la beauté de la jeune 4e épouse du Khan plait aussi beaucoup à Marco qui la séduit…il ne fait pas bon déplaire à l’empereur.
Ici aussi, on parle beaucoup, beaucoup trop et on chante. Eric Bouvron, à défaut de décor et peut-être de moyens, a emballé la pièce dans un cocon de musique jouée sur scène par le banjo à 3 cordes ou la vièle à tête de cheval et par la voix entêtante d’une soprano. C’est beau et élégant. Tout comme les costumes. Mais là aussi, j’ai trouvé tout cela un brin artificiel et répétitif. Même si les jeunes comédiens tiennent la route, je n’ai pas été séduite par le jeu de l’empereur que je n’imagine pas une seconde mongol ou dirigeant ses troupes.
Je n’ai pas été transportée dans les steppes ni émue du destin de l’héroïne. Je suis restée sur le bord du quai sans embarquer pour l’Extrême-Orient. Tant pis.
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