Ce jeudi 30 novembre, s’ouvre au 16 place de la Madeleine, le flagship (comme on dit chez les marketers) du Café Pouchkine ouvert du petit-déjeuner au dîner. Une boutique et un restaurant, salon de thé…, qui se déploient sur deux étages. Un décor kitsch, des mets salés franco-russes inégaux et des desserts succulents. Voici la salade russe du café Pouchkine créé de toutes pièces par le franco-russe Andrey Dellos.
Mardi 29, la presse était conviée à découvrir le vaisseau-amiral situé à la sortie du métro, face au marché aux fleurs, alors que les belles lanternes extérieures finissaient d’être accrochées. Et il faut le dire cela a été le rush. « Un tsunami » comme a admis un serveur… En attendant une place, j’ai visité l’endroit qui était il y a encore quelques temps une boutique de mobiles que j’ai connue abritant bien avant, des salles de bains haut de gamme. Plus rien à voir! Aujourd’hui le décor semble sortir d’un palais du 18e siècle. Moulures, dorures et sculptures crées par des artisans russes du 21e siècle!
Au rez-de chaussée, la boutique permet de se ravitailler en gâteaux aussi bons que beaux (plus ou moins 7€ en individuel).
Si vous passez par la porte du boulevard, vous entrez directement dans le salon Madeleine qui mène au bar-bibliothèque aux lumières tamisées et boiseries de chêne naturel de style Régence, inspirées par une bibliothèque de Pierre Le Grand. A la carte du bar, évidemment des vodkas, vins, thés très ciblés.
Si vous montez le monumental escalier en fer forgé, style Louis XIV, vous arrivez aux salles du restaurant. Au fond du premier étage, l’intime et cosy salon Pavlovsk à la cheminée en jaspe de l’Oural est parfait pour une réunion de famille.
Enfin assis, nous avons pu déguster quelques mets Pouchkine Express proposés tout au long de la journée: au menu de la place de la Madeleine, des plats français et russes comme au café de Moscou. Personnellement j’ai préféré les snacks russes.
Club blinis au saumon très moelleux qui manque à mon goût un peu de peps (15€). Un zest de citron serait le bienvenu. Le tarama (12€) est aussi excellent (mais un peu succinct) tout comme les piroshkis qui sont mes préférés.
Ce sont des chaussons fourrés au champignon, boeuf, légumes, canard ou foie gras (moins intéressant que les précédents). (4 au choix, 20€)
Le club Olivier aux légumes est agréable mais sans plus de caractère tout comme le croque-madame qui a, il faut le reconnaître, un design spectaculaire (oeuf en bulbe russe). Les produits sont de première qualité à l’image des pains délicieux ( celui à l’anis est un régal) fournis par le Meilleur Ouvrier de France Frédéric Lalos ou les oeufs bio frais.
Le reste de la carte du restaurant propose plats français, filet de boeuf, suprême de volaille, foie gras de canard… et russes (boeuf Strogonoff, sandre Pojarsky, esturgeon … et bien sûr des caviars Baéri ( 72,50€, 50 g) et Osciètre.
Les desserts élaborés par Nina Meyer sont imaginatifs et gourmands en goût et en design.
Porcelaine allemande
Evidemment je n’ai pas tout dégusté mais je recommande la Matriochka, la Gaufrette pralinée et le César chocolaté de chez chocolaté, constitué de trois textures et de trois chocolat. A venir la version vanille et caramel. J’en salive déjà.
L’intérieur de la Matriochka? une autre matriochka bien sûr
J’oubliais le chocolat chaud excellent! (6€)
Le service malgré la panique était sympathique. Nous avons dénombré 4 serveurs russes authentiques qui parlent anglais… donc si vous tombez sur eux, parlez la langue de Shakespeare ou de Pouchkine! Il faut bien que les touristes se sentent chez eux.
Un endroit agréable (quand l’épure vous fait froid dans le dos) qui gagnerait à avoir plus de personnalité dans les mets salés proposés. Ducasse Conseil accompagne le lieu pour les plats français. So? Je préférerais qu’un chef avec une personnalité dans la lignée de la maison et pas une idée de marketing investisse le lieu. Le directeur est un ancien de Ladurée. Voilà un homme qui connait son affaire et qui va mener la maison dans la bonne direction après quelques réglages.
En partant, on nous a offert le Koulitch, brioche parfumée à la fleur d’oranger et à la vanille, fourrée aux fruits confis. Cela rappelle le panettone italien et se mange en Russie à Pâques… bon vu qu’on ne fête pas Noël au même moment et le temps qu’il arrive de l’Oural, faut bien qu’il parte à Noël! (à déguster en pain perdu de luxe au salon de thé, en individuel ou pour 6 à 8 personnes, 22€)