Au théâtre de Poche, Isabelle Andréani illumine Félicité, le personnage de Flaubert dans l’adaptation de la nouvelle Un Coeur Simple. Un texte, une comédienne sans fard tout en intensité et humanité et le spectacle naît. Une merveille qui vous emplit d’émotion.

Pas d’artifice ni de grand décor dans la petite salle du Poche. Seuls quelques praticables de différentes hauteurs structurent l’espace et évoquent l’environnement de Félicité. Félicité se raconte ou Flaubert raconte Félicité à la première personne. C’est une femme du peuple qui a l’ambition de survivre. Orpheline très jeune, elle ne reçoit pour éducation que de mauvais traitements des fermiers qui l’emploient.

Elle n’envie personne et nous raconte son histoire d’amour, sa nouvelle maîtresse, les enfants dont elle s’occupe avec amour et toutes les tâches domestiques qu’elle trouve normal de supporter et d’accomplir. Sa vie est rude et dure mais elle ne songe pas à se plaindre. Au contraire elle défend sa maîtresse qui n’est ni bonne ni mauvaise et qui a aussi sa part de malheur. Félicité assume son destin de petites gens, son destin de femme qui est là pour les autres plus que pour elle-même.
La mise en scène joue sur les déplacements dans un décor épuré laissant toute la place aux mots de Flaubert et à l’interprétation incarnée d’Isabelle Andréani. Elle est Félicité tout entière. Elle est magnifique. J’ai pleuré à la fin c’est tout. Allez-y en famille.
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