19h15, mardi soir, métro bondé. J’ai trouvé un strapontin et je m’y accroche. A côté de moi sur l’autre strapontin, une jeune femme lit.
Station Invalides. Des gens descendent, d’autres montent.
A ce moment là, la jeune femme réalise que c’est sa station, elle se précipite pour sortir et au passage bouscule les entrants qui ne s’écartent pas. Ben non ils montent. Manquerait plus qu’ils se gênent.
Un monsieur particulièrement courroucé d’avoir été poussé par cette dame pour sortir alors qu’il entrait, se place à côté de moi. Il râle. Il aurait l’air cool, foulard bleu siglé Jodhpur week-end, costume bleu, petites lunettes. Mais il ne l’est pas. Il est petit.
Me mêlant de ce qui ne me regardait pas, je dis:
« il faut bien qu’elle descende. »
Ce à quoi il me répond vertement: » Il faut qu’elle se décide à l’heure! »
Oups faut pas rater le créneau. Avant c’est pas l’heure et après c’est plus l’heure.
Monsieur habite dans un monde parfait où les trains partent à l’heure et arrivent à la minute près et où les voyageurs se lèvent à temps.
Un monde réglé comme une horloge helvète. Ah mais. Si tu rates la station, tu passes ton tour et t’attends que le métro revienne dans le quartier.
Voyageuses, voyageurs, prenez- en de la graine et soyez vigilants ! Faites comme nos amis provinciaux qui se préparent à sortir une station avant la leur pour ne pas rester enfermés dans ce monde souterrain et inquiétant.