Fan de tennis, j’ai suivi avec passion le tournoi de Roland Garros et assisté dimanche à la victoire sans partage de Nadal. Ou plutôt à sa 10e victoire, fait unique dans l’histoire. Lundi, je lis 20 Minutes et est-ce pour … Lire la suite →
Merci. Et bien oui, nous revivons depuis le but marqué hier par Benzema.
Car il faut dire qu’hier, on n’y croyait pas trop, on se résignait, on acceptait la défaite à venir. Mais c’était sans compter sans l’arme fatale du sport français: plus ils sont nuls, moins on les attend et plus ils sortent des coups imparables. Ca marche aussi pour les tennismen.
Je ne sais pas si c’est une tactique ultime pour ressuciter mais ça fonctionne!
Nous voilà un peu plus guilleret ce matin, lendemain de grève et de manifs. En plus gràce à la nouvelle fine équipe, nous avons échappé à un truc relou: la Foot Academy que n’aurait pas manqué de nous sortir TF1 pour trouver l’équipe de demain, les stars du ballon rond du futur…à mon avis il y aurait eu un casting d’enfer pour l’intégrer, un jury composé de Zidane (le sphynx), Anelka (la grande gueule banlieusarde), Pierre Menès (la grande gueule provinciale), et toutes les fins de semaines, le prime avec des figures imposées, petit pont, grand pont, pirouette, dribble…et un match chorégraphié par Kamel Ouali dans des maillots de Jean-Charles de Castelbajac.
Merci infiniment les mecs d’avoir enfoncé la Bosnie. Personnellement, j’ai une autre raison de me réjouir de notre victoire (quand ils gagnent, c’est nous, quand ils perdent, c’est eux, ça va de soi), ce matin je vais pouvoir sortir sans me cacher de mon gardien portugais qui se gausse et se tape sur les cuisses dès que les français (« ça vous dérange pas qu’ils soient tous noirs, vous? », dit-il) perdent. Bon quand ils gagnent, c’est une autre version, il dit que la fédération française a acheté le match…
Je préfère quand même quand ils gagnent; je vais ressortir mon mini drapeau de 1998, il va peut-être reservir!
Foot Academy: piquez pas l’idée, elle est déposée!
Le seul intérêt d’assister à un match à Roland Garros plutôt que de s’installer devant sa télé, c’est l’ambiance. La hola, les encouragements hurlés, les commentaires circonstanciés, les drapeaux qui flottent, les nuages qui flottent. Les joueurs aussi quelquefois qui flottent.
Ca vaut le déplacement. Le jeu aussi, bien sûr. Première constatation : qu’est-ce qu’ils tapent ! Filles ou garçons, ils tapent comme des sourds. Non contents de massacrer à chaque coup cette pauvre balle qui ne s’y attendait pas, ils accompagnent leur geste d’un ahanement tripal.
Je ne suis qu’une fille mais les cris qu’elles s’arrachent des tripes quand elles frappent me paraissent plus castrateurs qu’aphrodisiaques, me semble t-il. Je ne sais pas ce qu’en pense la gent masculine. Qu’est-ce que ça doit être au lit, ne peut-on s’empêcher de penser.
« Ah tu vas à Roland ? »
Elle le connaît bien, elle l’appelle par son prénom. Je sens qu’elle me regarde autrement. Serais-je en fin de compte devenue fréquentable, presque tip top ?
« Génial, tu vas voir, il y a des boutiques à tous les coins de courts.»
Chouette. C’est vrai que ça manque à Paris.
Chic Roland Garros ?
Oui, non.
Chic populaire plutôt. On voit plein de stars dans les tribunes, c’est le dernier endroit où se faire inviter, mais en même temps, toi, pauvre tennisman du dimanche au cordage en boyau (nul, ça se fait plus depuis Rod Laver. Qui ?), tu peux venir, tu es accepté puisque tu payes ta place. Y en a même qui paye pour juste regarder le grand écran du stade.
Ils arrivent (les tenants de RG) à nous faire croire que nous faisons partie de la haute, (ce qui n’est pas le cas, je nous rassure), tout en nous faisant dépenser des fortunes en « souvenirs » griffés.
Tout ce « so chic », n’empêche pas les gens de tartiner, sandwicher-maison, de se sustenter cheap à la saucisse frite pendant que les « invités-hôtes » du Village « que sur invitations », précise la demoiselle en tailleur ou robe blanche, aux visiteurs égarés ou aux resquilleurs culottés et ambitieux, s’empiffrent de petits fours light et de champagne Pop.
La tribune présidentielle arbore panama, gracieusement prêté par la direction. C’est sensé aller à tout le monde et être élégant et bien c’est quelquefois faux sur les 2 tableaux.
Le people est comme le péquin. Il a intérêt à faire des essais avant d’arborer devant le central scrutateur un couvre-chef qui le rendra ridicule aux yeux du plus fan de ses admirateurs. Mais il vaut mieux avoir l’air con qu’avoir l’air rouge.
C’est qu’il faut prévoir toutes les possibilités météo quand on passe la journée Porte d’Auteuil, c’est que toute sortie est définitive. Tu es condamné à crever d’une insolation ou d’un rafraîchissement ou à acheter un pull couleur Terre Battue ou une casquette aux couleurs de l’année. Parce que tous les ans ils changent la couleur. Comme ça tu peux commencer une collec’. Sympa.
La musette du spectateur averti (en vaut deux) contient de la crème solaire, une casquette, un coupe-vent imperméable, un foulard, une écharpe, un châle, une étole, un pull, une carte bleue, de l’eau, des gâteaux, des sandwichs, un coussin, des lingettes, une trompe, une carte gold, un brumisateur, un parapluie, un bouquin, une raquette (si tu veux avoir l’air d’un compétiteur) et pour signer les autographes, rajoute un stylo et signe d’un nom sud-américain ou tchèque, ça fait pro.
Le spectacle est aussi dans le stade mais pas toujours le chic. Il y a les spectateurs en service commandé, reconnaissable au costard, les pros du sport, reconnaissable au tee-shirt citröen sport et aux chaussures Reebok. Si tu es malin, rajoute le lien RG plus la carte « sésame ouvre-toi » pour la tribune présidentielle, si tu es invité.
« Allez Kader ».
Je suis sure que s’il s’appelait Jean-François, l’arbitre descendu de sa chaise, on ne l’interpellerait pas par son prénom. Pour les fautes de ligne, c’est pire qu’à la télé, on y voit moins que rien et on n’a pas le replay. Mais bon on se permet d’engueuler l’arbitre, comme le meunier: « alors, tu dors, la petite balle va trop vite ? »
Le commentaire des faux-pros mais vrais donneurs de leçons sont toujours pertinents.
« Mets la bien », très élégant à l’adresse de la russe énervée au service, ou encore plus fin « il y a de la ramasse », pour les ramasseuses de balle de 13 ans.
« C’est nul ça sans déconner ».
Sans déconner, si tu peux faire mieux, prend sa place, pauvre nain, et c’est pas sympa pour les nains ce que je dis là.
Rajouter un parapluie petit si tu veux pas te faire écharper par les voisins du dessus en cas de grain. On est en banlieue ouest, le Bretagne n’est pas loin.
« Elle est pas capable de passer avec 50% de premières , je démissionne ».
« Articule » à l’adresse de l’arbitre étrangère qui ne prononce pas très bien. Il est vrai.qu’on ne capte pas un traître mot de ce qu’elle baragouine.
« On n’a pas le décodeur ».
D’un autre côté, le score est affiché. C’était peut-être un aveugle qui l’a reprise
Dans la loge Paribas, des Schtroumfs verts se sont donnés rendez-vous. Ils sont tous affublés du bob vert à étoiles de la maison, tous en bras de chemises, cravates. Que des hommes, pas une nana et tous ridicules.
Le grand truc c’est d’encourager le joueur qui n’est pas sur le terrain ou même carrément un footballeur.
A quelques jours du tournoi de Roland Garros Paris, 16e, petite chronique sportive enfin côté commentateurs!
En France il y a un domaine où l’on est imbattable, c’est de trouver des excuses à un ratage total ou mieux encore le transformer en truc bien, voire en apothéose. Et le secteur où l’on peut enfin monter sur la première marche du podium, c’est le sport.
Alors là on est champion du monde, on est, on est, on est les champions.
Au foot, quand on fait match nul, on n’a pas perdu. Jusque là c’est vrai. Mais pour le coup on n’a pas gagné non plus. Et ben si !
Je vous entends d’ici. Ouais mais bon, on n’a pas gagné mais le match a été beau, on a fait le jeu mais on n’a pas eu de chance. C’est vrai on est des loosers de la loose, on a la scoumoune de chez la poisse alors que les autres (ceux qui gagnent), ils ont la baraka de chez couilleenor et chance-de-cocu réunis, estampillé sur leurs muscles body-buildés.
Je n’ai qu’un conseil à donner : faut que les femmes de sportifs arrêtent d’être fidèles, ça porte préjudice au pays. (je ne dirais rien des sportifs eux-même…)
Bon, ça c’est quand on a au moins bien joué. Mais ce n’est pas toujours le cas. Quand on a joué comme des branques, on est encore très content.
Ben oui. Parce que ce n’est pas de notre faute. Qu’on se le dise. C’est toujours de la faute des autres. Pas de ceux d’en face. Non. Il manquerait plus qu’ils soient plus forts que nous en plus ; Non, non.
Parce que on ne gagne pas, voire on perd mais les bons, que dis-je les meilleurs c’est encore nous ! Nous, on a une excuse : La pelouse était très sèche.
Voilà la raison : la pelouse était pas de notre côté. C’est pas croyable. C’te pelouse de merde a eu raison de notre jeu moyen. Même, pire, elle nous a pas aidés. Alors qu’elle aurait dû.
C’est bien connu, elle est là pour ça. Ben non, cette conne de pelouse, elle arrêtait nos ballons. Pas ceux des autres, juste les nôtres. Si, si, la chaleur agissait comme un stop sur le ballon en synthétique. Résultat il ne filait plus sur la pelouse. Les passes devenaient nases. En plus c’te pelouse, elle est de parti pris.
Manquerait plus que l’arbitre soit de mèche et le péno quand notre attaquant se laisse tomber dans la surface alors qu’il a perdu le ballon, ce con d’arbitre, il va pas nous l’accorder. C’est clair si on a perdu ou pas marqué, la pelouse y était pour quelque chose. Et puis il faisait chaud ou il faisait froid, ou il pleuvait, enfin les sangliers avaient dû manger quelque chose, je me sentais pas bien.
C’est vrai que la pluie, le soleil ou la chaleur ne vaut que pour une partie du terrain. Depuis que le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière (pour une fois qu’une frontière arrête quelque chose ou quelqu’un, y a fallu que ça tombe sur la pollution), tout est possible.
On est confiant. Ca aussi, c’est top. Surtout quand le journaliste rajoute, «c’est le même scénario qu’il y a 4 ans. On a perdu le premier match et après on est allé de charibe en scylla ». C’est sûr on est confiant.
Il y a aussi l’excuse physique : Les organismes sont fatigués. C’est le premier match, la compét’ doit durer encore 15 jours et les mecs ils sont crevés. Les gars, faut raccrocher, si vous êtes claqués, faut prendre des vacances, des congés-maladie, pas venir, laisser sa place à un fringant, un frais de chez Picard, un bon quoi. Faut pas jouer avec nos nerfs comme ça. Nous on attend le but, la victoire. Ah la victoire. Qui disait, il n’y a que la victoire qui est jolie. En sport il n’y a qu’un vainqueur. Tu gagnes ou tu perds. Et ben en France non.
Nous quand on perd, on est encore gagnant. « Il y a des défaites qui valent des victoires ». Voilà le commentaire grandiloquent entendu à la fin d’un match de tennis.
Surtout au tennis, on risque pas l’ex-aequo. Et bien le joueur qui perd en 3 ou 5 sets, chez nous, il est déclaré vainqueur. On a bien compris ce que le commentateur (lui-même ancien joueur de tennis qui n’a jamais rien gagné) a voulu dire. C’était un super match, tu t’es défoncé (au sens sportif), t’aurais pu gagner, t’étais à 2 points. On a compris. Mais le truc c’est que tu as perdu. P.E.R.D.U. Et la défaite , c’est pas une victoire jusqu’à preuve du contraire.
Sil vous plait messieurs les commentateurs ne sortez pas des branquignoleries pareilles : c’est à cause de cela qu’on perd. Dites plutôt : c’est méritoire mais pour gagner il y a encore du boulot, vas-y tu peux y arriver, tu y arriveras, tu vas leur éclater la tronche à tous ces espégoins qui tapent comme des sourds sur leur balle en fond de court mais pas « il y a des défaites qui valent des victoires. » Sans ça, Le Pen serait président.
La pelouse était très sèche ou le sport vu côté français
En France il y a un domaine où l’on est imbattable, c’est de trouver des excuses à un ratage total ou mieux encore le transformer en truc bien, voire en apothéose. Et le secteur où l’on peut enfin monter sur la première marche du podium, c’est le sport.
Alors là on est champion du monde, on est, on est, on est les champions.
Au foot, quand on fait match nul, on n’a pas perdu. Jusque là c’est vrai. Mais pour le coup on n’a pas gagné non plus. Et ben si !
Je vous entends d’ici. Ouais mais bon, on n’a pas gagné mais le match a été beau, on a fait le jeu mais on n’a pas eu de chance. C’est vrai on est des loosers de la loose, on a la scoumoune de chez la poisse alors que les autres (ceux qui gagnent), ils ont la baraka de chez couilleenor et chance-de-cocu réunis, estampillé sur leurs muscles body-buildés.
Je n’ai qu’un conseil à donner : faut que les femmes de sportifs arrêtent d’être fidèles, ça porte préjudice au pays. (je ne dirais rien des sportifs eux-même…)
Bon, ça c’est quand on a au moins bien joué. Mais ce n’est pas toujours le cas. Quand on a joué comme des branques, on est encore très content.
Ben oui. Parce que ce n’est pas de notre faute. Qu’on se le dise. C’est toujours de la faute des autres. Pas de ceux d’en face. Non. Il manquerait plus qu’ils soient plus forts que nous en plus ; Non, non.
Voilà la raison : la pelouse était pas de notre côté. C’est pas croyable. C’te pelouse de merde a eu raison de notre jeu moyen. Même, pire, elle nous a pas aidés. Alors qu’elle aurait dû.
C’est bien connu, elle est là pour ça. Ben non, cette conne de pelouse, elle arrêtait nos ballons. Pas ceux des autres, juste les nôtres. Si, si, la chaleur agissait comme un stop sur le ballon en synthétique. Résultat il ne filait plus sur la pelouse. Les passes devenaient nases. En plus c’te pelouse, elle est de parti pris.
Manquerait plus que l’arbitre soit de mèche et le péno quand notre attaquant se laisse tomber dans la surface alors qu’il a perdu le ballon, ce con d’arbitre, il va pas nous l’accorder. C’est clair si on a perdu ou pas marqué, la pelouse y était pour quelque chose. Et puis il faisait chaud ou il faisait froid, ou il pleuvait, enfin les sangliers avaient dû manger quelque chose, je me sentais pas bien.
C’est vrai que la pluie, le soleil ou la chaleur ne vaut que pour une partie du terrain. Depuis que le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière (pour une fois qu’une frontière arrête quelque chose ou quelqu’un, y a fallu que ça tombe sur la pollution), tout est possible.
On est confiant. Ca aussi, c’est top. Surtout quand le journaliste rajoute, «c’est le même scénario qu’il y a 4 ans. On a perdu le premier match et après on est allé de charibe en scylla ». C’est sûr on est confiant.
Il y a aussi l’excuse physique : Les organismes sont fatigués. C’est le premier match, la compét’ doit durer encore 15 jours et les mecs ils sont crevés. Les gars, faut raccrocher, si vous êtes claqués, faut prendre des vacances, des congés-maladie, pas venir, laisser sa place à un fringant, un frais de chez Picard, un bon quoi. Faut pas jouer avec nos nerfs comme ça. Nous on attend le but, la victoire. Ah la victoire. Qui disait, il n’y a que la victoire qui est jolie. En sport il n’y a qu’un vainqueur. Tu gagnes ou tu perds. Et ben en France non.
Nous quand on perd, on est encore gagnant. « Il y a des défaites qui valent des victoires ». Voilà le commentaire grandiloquent entendu à la fin d’un match de tennis.
Sil vous plait messieurs les commentateurs ne sortez pas des branquignoleries pareilles : c’est à cause de cela qu’on perd. Dites plutôt : c’est méritoire mais pour gagner il y a encore du boulot, vas-y tu peux y arriver, tu y arriveras, tu vas leur éclater la tronche à tous ces espégoins qui tapent comme des sourds sur leur balle en fond de court mais pas « il y a des défaites qui valent des victoires. » Sans ça, Le Pen serait président.
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Publié dans CHRONIQUES PARISIENNES, sport
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