Aliza, la studieuse, court depuis qu’elle est née. A 26 ans, inexpérimentée mais passionnée de botanique, elle rachète Nuxe sans trop savoir où ça la mènera et rejoint sa sœur Terry dans le monde de la beauté.
« Je suis celle arrivée inopinément, j’étais le bébé, d’ailleurs ma mère m’appelle encore comme ça. Trois ans et demi d’écart avec mon frère, sept avec Terry, je suis la petite sœur. Mais c’est moi le chef d’entreprise. » Aliza n’échappe pas à l’influence paternelle. « Il nous a appris que l’apprentissage est important, quelque soit ce qu’on apprend et que le don ne s’exprime pas si on ne travaille pas.» La petite fille douée pour les études, « j’adorais ça », est donnée en exemple à la famille. « C’était un peu pesant. Je n’avais pas peur de décevoir mes parents mais j’avais envie de plaire à mon père.»
Un peu garçon manqué, très vite indépendante, la petite troisième court vers quelque chose, « il fallait que je fasse tout » et vite. Après le bac, elle est reçue au concours de Sciences Po. Paris. « Je l’avais, j’y suis allée. » Pas question d’attendre en prépa HEC où elle s’est inscrite. Elle y apprend ce que c’est de « bosser » et surtout le mécanisme de pensée pour bien raisonner. « La première année m’a plu. Les institutions politiques, l’histoire, des sujets polyvalents qui vous servent après.» A 21 ans, elle a confiance dans ses facultés. Direction New-York pour un MBA et une première expérience d’analyste financier à Indianapolis dans un groupe pharmaceutique.
Aliza, la férue de nouveauté, apprécie l’état d’esprit du Nouveau Monde qui permet de repartir à zéro à n’importe quel âge. Mais l’indépendante ne tient pas à être enfermée dans un organigramme. « Je me voyais partir dans une carrière, ce n’était pas ma vie. j’avais envie de construire quelque chose par moi-même depuis toute petite, je ne savais pas quoi. » Elle part en recherche. Son père, qui lui a inculqué aussi le goût du risque et avec qui elle faisait des expériences de chimie enfant, trouve un portefeuille de formules à vendre dans une entreprise en sommeil alliant beauté et fleurs: « Coup de cœur et coup de tête, en 3 mois j’ai donné ma démission. Avec le recul, je pense que je voulais vivre mon histoire et montrer à mon père que je l’avais fait. »
Toute la famille participe à l’actionnariat ou met la main à la pâte au début. La folle de botanique plonge dans la littérature scientifique pour comprendre chaque matière première, pour savoir ce qu’il y a comme ingrédients pour reconstruire la gamme. « J’ai beaucoup d’intuition avec les plantes, puis je lis et je ne lâche pas tant que je n’ai pas compris. C’est comme ça que je me suis intéressée à la fève de cacao.» La même année, elle rencontre son mari qui finit ses études de gemmologie. 15 ans plus tard, la maman de deux garçons se rend compte qu’elle a toujours travaillé.
« J’ai couru, pas arrêté, depuis que je suis née. J’arrive aujourd’hui, avec plein d’imperfections, à avoir un certain équilibre entre vie professionnelle et vie de mère. J’explique à mes fils de 12 et 9 ans que j’aime ce que je fais, que je suis heureuse.» Un principe depuis toujours: déconnexion totale le week-end. Aliza, la pressée admet qu’elle a besoin d’un peu plus de pauses aujourd’hui, comme les clients dans ses Spa, et qu’elle est frustrée de ne plus avoir assez de temps pour s’adonner au plaisir du dépaysement des voyages, pour étudier la sociologie, les civilisations extrême-orientales qu’elle aime découvrir et qui l’inspirent dans ses créations.
Mais elle ne manque ni de motivations ni de passion pour ce qu’elle fait. Aliza est fière de faire vivre des gens avec sa PME. Mais la route est longue pour en faire une marque internationale qui compte. « Je veux continuer à trouver des idées novatrices et réussir dans d’autres pays. »
Construire et toujours recommencer. C’est ça qui mène sa vie.
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