Moi je veux bien prendre les transports en commun, mais dis Mr Delanoë, comment je fais quand la RATP me débarque de son bus au milieu du guet?
Vendredi, je revenais de la radio vers 20h30 et je prenais le bus 68 puis le 88 pour rentrer chez moi. Pas grand monde dedans. Devant moi un monsieur qui parlait très fort dans son téléphone, derrière des gens avec des valises, un couple, une dame et moi, jouant avec mon ipad première génération essayant de suivre le journal télévisé sans les écouteurs et pas trop fort pour ne pas gêner les voisins.
Soudain, à hauteur à peu près de la place d’Alleray, coup de frein, vociférations, porte ouverte, alors que nous ne sommes pas à un arrêt.
Altercation entre la dame chauffeur et un cycliste qui manifestement avait débouché à toute blende de la gauche devant le bus qui ne lui avait pas cédé la place. Personnellement même en voiture si le bus vient même de la gauche je le laisse passer, a priori je ne suis pas de taille…
« vous ne respectez pas la priorité à droite, vous finirez sous un bus, tout le monde a vu que vous avez tort… » ce à quoi répondait le cyclopédiste: » ça m’étonne pas que personne aime votre métier, vous êtes une aigrie… »
ce qui franchement n’avait rien à voir avec la priorité à droite.
bref les hostilités se continuent encore un moment, puis au feu suivant, la dame répétant « tout le monde a vu que vous avez grillé la priorité… »
Personnellement je n’avais rien vu du tout mais compte tenu qu’il n’y avait qu’une rue à gauche d’où pouvait provenir le deux-roues, c’était vrai. A un moment les discussions se prolongeant et malgré ma canne, je faillis intervenir: d’abord pour dire à ce monsieur de la boucler et à elle de la fermer ainsi que la porte du bus et de reprendre le parcours.
Je ne voyais pas bien à quoi cela pouvait servir de continuer ce genre de discussions sinon à s’énerver pour des prunes, je ne pense pas que le cycliste pouvait être convaincu de quoi que ce soit. Pour moi tout cela était du temps et de l’énergie perdus.
Nous repartons donc et là la brave dame conductrice annonce, » le prochain arrêt, c’est le terminus! ».
Et elle nous largue en pleine nature (Mairie du 15e), à l’arrêt suivant.
Personne ne réagit vraiment convaincus que la discussion ne mènerait à rien.
Seule, je me suis permis de faire remarquer à madame que je ne comprenais pas bien sa démarche: » personne n’est intervenue alors que tout le monde a vu qu’il était en tord! »
mais madame, dis-je que vouliez-vous qu’on fasse? personnellement je n’ai rien vu et en plus il n’est pas monté vous agresser, s’il faut à chaque fois qu’un chauffeur s’engueule avec un chauffard intervenir, ça va devenir chaud les bus à Paris.
Donc elle nous a débarqués et a démarré on ne sait pour où…peut-être a -t-elle continué sa tournée avec des passagers plus téméraires ou elle est rentrée chez elle , en bus, ou regagné le garage…
Nous avons donc attendu le 70 qui lui a bien voulu nous prendre et ne nous a pas demandé si on allait ou pas intervenir en cas d’incident verbal…j’ai discuté du coup avec une dame charmante sur les aléas du transport en commun parisien.
J’aimerais seulement dire à madame la chauffeuse de la RATP que la ligne 88 est assez tranquille, (qu’elle n’aille jamais dans le 93, elle va voir la différence), que les invectives de conducteurs sont assez fréquentes même quand on ne conduit pas un bus et que si tout le monde se met à répondre pour avoir le dernier mot, cela finit mal. Enfin que le passager qu’elle est sensée conduire d’un point à un autre n’est pas sensé surveiller la conduite et intervenir sauf à ce qu’il y est un danger imminent. Ce qui n’était pas du tout le cas sauf à considérer « vieille peau aigrie » comme un danger.
La RATP devrait peut-être entrainer ses chauffeurs aux situations de crise et leur rappeler que transport en commun signifie transporter les gens et pas les faire descendre quand ça leur chante, merci!