L’expérience new-yorkaise, c’est régressif. Quatrième fois que je passe par cette ville et je ne m’en lasse pas.
On mange n’importe quoi, n’importe comment, n’importe quand, sans culpabilité, c’est jouissivement régressif. On mange avec les doigts, ça coule et c’est bien. Y’en a qui mange en téléphonant, couteau dans une main, fourchette dans l’autre, l’épaule servant à tenir le sacro saint machin qui relie les hommes. Première sortie, premier hot-dog, 1$ près de la New York Academy du cinéma. Pas cher, c’est pour les étudiants. Ailleurs c’est plutôt 3$.
Pas si mauvais et puis j’ai faim. Une heure de marche plus tard, je me ravitaille. J’ai toujours faim. Allez un roll cajun. Ouahh, épicé chez les cousins.
Il fait 0° et il y en a en tongs. Personnellement j’ai pris les cachemires, les boots fourrées et les chaussettes laine douce. Première visite, la croisière autour de Manhattan. Je sais c’est touriste mais je ne l’ai jamais fait et j’adore les promenades sur l’eau. Et si ça se trouve on se retrouver avec un brise-glace. La vue est aussi superbe que le soleil dans le ciel.
Ponts, statue, gratte-ciel, tout est là et mon préféré aussi, le Chrysler Building. Il y a aussi Long Island, Ellis Island, Pepsi…
Quelques photos à la proue, assez pour geler sur place et mériter un gobelet brulant de thé Lipton toujours aussi également mauvais qu’en France.
Premier brunch…allemand. Ouais je sais c’est nul. Mais quand on a faim, on a faim. Saucisses, purée. Je n’étais pas très sûre de ce que j’avais commandé. Idem pour le veggie burger, une autre fois, qui était un burger végétarien. Beurk. Y’a pas, je suis carnivore. Je l’ai mangé. Quand on a faim…
Par contre, je n’ai pas raté l’adresse du routard qui annonçait le meilleur brunch de la ville. Très bien. A part l’heure d’attente et Dieu sait que j’avais faim. C’est comme ça que j’ai brunché à 16h d’œufs Benedict et de pancakes à la myrtille à se mettre à genoux, le tout accompagné d’un mojito. Et fallait voir les tables à côté, garnies comme les étals des marchés de Provence. Incroyable ce qu’ils peuvent ingurgiter. Quoi un mojito à 16h ? C’est le pays des cocktails. Autant profiter. Au moins ici il y a une dose normale pas un mélange approximatif à prix prohibitif qui a rencontré il y a bien longtemps et encore de loin ce qu’on dénomme alcool. Une autre fois, avant le spectacle, j’ai pris comme James Bond, un dry martini plain. C’est à dire un verre plein avec des olives. Plein, le gobelet rempli mais pas plus haut que le bord et à côté le verre à Martini qu’on peut remplir.
La chop chop salad n’est pas arrivée que je suis déjà grise à 18h20, spectacle à 19h oblige. Bon, je dine, j’ai le droit de boire, après le sandwich turkey soupe noodle, et le coke plus le pretzel salted à 14h en sortant du MET (le Louvre mais là-bas) , j’ai le droit de boire un coup à 18h qui pour moi est minuit…depuis une semaine, non?
Ne pas oublier le service, p…ça fait deux fois les taxes, 2,75$, je mets 5$, ok. Et j’oublie ma carte bleue sur la table. Sympa ils me l’ont gardé, je l’ai récupérée après la pièce : « A bengal tiger in the Bagdad zoo ». Robin Williams fait le tigre, enfin son esprit. C’est pas mal, particulier mais bien. J’ai vu aussi Harry Potter, enfin Daniel Radcliffe dans une comédie musicale très drôle et très réussie, « How to succeed, … sans se fatiguer ». et pour mon dernier soir, j’ai choisi « The book of mormon », iconoclaste et hilarant où l’on se fout de tout le monde.
Les théâtres sont immenses, et plein, comme mon martini, les gens se baladent avec des verres en plastique tout aussi plein mais fermé. Ils les trimballent dans les travées, je vois d’ici la tête des directeurs parisiens, un cauchemar. Seulement ici les théâtres sont sold out à 140$ la place en moyenne, un rêve pour les directeurs cités plus haut.
Sortie sur Times Square tout aussi dingo et bruyant que d’habitude. Direction l’Empire State de nuit. La dernière fois, il y avait du brouillard, je n’avais rien vu. Pas d’attente, c’est mardi. La vue est palpitante. Je redescends avec un ascenseur pour moi toute seule, l’Empire
m’appartient pour 80 étages en 80 secondes !
Un cheese-cake plus tard, je monte dans le métro, ligne 6.
Parfait, la même que chez moi, je suis en terrain connu. Mais au lieu de Etoile-Nation, par Denfert, c’est Brooklyn Bridge-Harlem. C’est tout droit. Pas de changement. Je sais où je descends et où je monte. Heureusement parce que c’est là au croisement de lignes que les athéniens ne s’atteignirent pas.
Compliqué ce subway et glauque. Le nôtre à côté c’est Versailles. C’est amusant parce que la gare centrale, filmée sous toutes les coutures, est un palace, rien à voir avec nos gares qui même refaites ressemblent toujours à une gare grise, noire et ventée. Tiens le drapeau national est peint sur le métro, on sait où on se trouve comme ça, au cas où on aurait été téléporté de la planète Krypton. On sait aussi où on en est, la ligne 6 annonce les stations et les signale visuellement. Par contre j’ai expérimenté une autre ligne, rien, pas d’annonce, pas de plan, pas de signal, démerde-toi. heureusement une dame m’a remise sur le droit chemin.
Il est peut-être temps de faire les valises. Demain départ. je n’oublie ni les nounours I L NY, ni les crayons made in taiwan du Moma (c’est écrit en gros, ils n’ont pas honte), ni mes jeans levis 505, ni mon Ipad ancienne génération, l’autre était en rupture. « les composants sont faits au japon et en ce moment le Japon,…il a autre chose à faire.
Grisure, froidure, humiditure, la journée démarre mal, je pars. En même temps, faut bien se rentrer, valise impossible à fermer, ça sent la surcharge. je m’asseois dessus (sur la valise et les éventuelles réflexions des hôtesses à venir). Ca ferme. Je ne vais quand même pas laisser mes Toblerone, achetés à Roissy ici? Si?